Au détour de certaines librairies, dans certains festivals sur les mauvais genres, peut-être es-tu déjà tombé, lectrice, lecteur, sur ces étranges et fascinants livres. Plutôt haut, assez fin, orné en son centre d’une double ouverture, un œil et sa paupière, grand ouvert, qui te fixe et t’hypnotise.
En t’approchant tu auras, bien sûr, vu le titre, l’auteur, qui en général est plusieurs, et puis cette édition : Petite bulle d’univers. L’illustration graphique de la couverture et la promesse d’une nouvelle qui l’est aussi aura normalement dû achever de te convaincre. Pour ma part, le coup fatidique sera venu d’un titre : L’ombre de l’arbre abattu.
Et si les ombres pouvaient nous parler ? Et si leur existence n’était pas celle que nous imaginons ? Dans cette nouvelle poétique, Li-Cam nous confie ce qui semble être une sagesse oubliée, un rêve dissimulé.
« Sais-tu que la nuit, même les ombres ont froid ?
J’ai tant de secrets à te murmurer.
Il te suffit pour en apprendre plus de perdre quelques
instants à mes côtés.
Es-tu d’accord ?
Parfait. Alors commençons… »
Les ombres ne sont pas libres, et ne sont pas non plus rassurées dans le noir. Cette ombre-là, autrefois majestueuse, va nous confier sa vie d’ombre et leur apparition.
Fable, récit mythologique ou conte, L’ombre de l’arbre abattu va réveiller en toi, lectrice, lecteur, quelques souvenirs enfouies. Kipling m’est revenu, avec son léopard et ses taches.
Mais la beauté de L’ombre de l’arbre abattu ne réside pas uniquement dans cette fable poétique et enveloppante. Non, ces petits livres intrigants sont plus que des petits livres. Illustrés par des photographies, mis en page autour de celles-ci, L’ombre de l’arbre abattu se regarde autant qu’il se lit.
Je reviendrai bientôt sur cette collection, mais en attendant, lectrice, lecteur, penche-toi donc sur l’ombre de cet arbre abattu, et écoute son histoire, laisse-toi porter aux origines et entre dans la confidence.
Li-Cam, Philippe Aureille,
Petite bulle d’univers n°5
Organic Éditions
Marcelline