Arthur Rimbaud est un lycéen plutôt tranquille en général qui trouve sa liberté dans la course à pied et sa force dans la beauté sauvage de la nature et le silence nocturne de la ville. Arthur Rimbaud, oui, son patronyme lui vaut quelques haussements de sourcils et commentaires qui ont le don de l’agacer profondément. Mais il fait avec, il a plus important à penser, c’est sûr, il s’y perd même bien souvent dans ses pensées. Impénétrable. Même pour Quentin et Frédéric avec qui il passe son temps, en dehors de ses vagabondages en solitaire. À eux trois, ils forment une belle équipe de rêveurs, et quand « She Said », leur prof de français, leur parle de littérature et de poésie, ils se montrent particulièrement réceptifs. Chacun à leur manière, parce que la puissance des mots résonne/raisonne différemment en chacun d’eux, ils vont partir en quête d’eux-mêmes, tenter de repousser leurs limites… essayer de comprendre en quoi la littérature est une exploration en soi, un prisme à travers lequel se reflète le monde.
« la littérature (…) c’est dire et c’est donner de la force. (…) Vous voyez, ça ne s’explique pas, ça se montre. Ce qu’on explique, on le tue »
Les garçons, ça parle donc de garçons, de ceux qui partent à la recherche d’eux-même quitte à s’en brûler les ailes;
de ceux qui ont de la « brûlure cassée » dans la poitrine et la sensibilité à fleur de peau;
de ceux qui ont, dans la profondeur de leurs yeux sombres, des morceaux de lumière;
de ceux qui, derrière leur carapace en roc, ont le cœur à vif et de la poésie dans l’âme;
de ceux qui, écorchés par la vie, se mêlent à l’obscurité de la nuit et à la force du vent pour tenter d’atteindre le soleil…
Publié en 1990, Les garçons est un roman singulier dans lequel Xavier Deutsch aborde, vous l’aurez compris, les thèmes vastes et abstraits que sont l’adolescence, la littérature, la vie et la mort, la liberté… C’est un texte très allégorique, parfois alambiqué, mais poétique. Son écriture nous fait naviguer à la frontière entre le réel et l’imaginaire pour nous emmener vers d’autres horizons…
éd. École des Loisirs, 1990
234 pages
Pauline