Disney: sous ce nom se cache un monde magique connu des petits comme des grands, où les animaux portent des pantalons, les fées existent pour de vrai, les fleurs dansent et où le pays imaginaire est à trois étoiles seulement d’ici.
De nos jours, il existe un nombre incalculable de produits estampillés du nom du papa de Mickey; dessins-animés évidemment, jouets, parcs d’attractions, magazines et même céréales. Bref, les studios ont su se développer depuis 1923 et surtout ont fait évoluer leur savoir-faire pour continuer à semer de la magie sur tout ce qu’ils touchent.
Si l’on pense en premier lieux aux films, il existe également un autre support que chacun d’entre nous à déjà tenu entre ses mains étant enfant, à dévoré des yeux et à lu et relu jusqu’à en abimer le papier, il s’agit des Disney Golden Books.
Les éditions Urban Comics publient un recueil aux allures de cours d’Histoire envoutant et ludique, écrit par Charles Solomon qui parcoure avec minutie et passion le vécut de ces albums si particuliers. Tout est décortiqué dans les moindres détails; du premier succès de M.Mouse (1928 dans l’incontournable Steamboat Willie), à Raiponce en passant par tous les classiques incontournables, tels que Pinnochio, Blanche-Neige, Alice aux Pays des Merveilles et bien d’autres, que l’on découvre sous un nouveau jour au fil des pages.
On y apprend alors les noms de ces illustrateurs aux doigts d’or, parmis lesquels ressort à de nombreuses reprises celui de Mary Blair, qui est une des rares femmes à avoir exercer ce métier au coeur de ce milieu principalement masculin. Traitant de son sujet à grand renfort de détails, d’annecdotes et de citations, avec une rigueur chronologique et n’ommetant pas les situations historiques qui ont également impacté fortement sur le flux des parutions des Golden Books, Charles Solomon véhicule avec simplicité son amour pour ce sujet qui, sous son aspect régressif, est révélateur des pics et des stratégies économiques de cette puissante entreprise au fil des années.
Le but premier de cet album, grand recueil historique des Golden Books est de prolonger le plaisir des dessins animés Disney, apporter un nouveau regard sur ce support noble qu’est le livre, et surtout rendre hommage à ces artistes dont le style marque et inspire encore les plus grands réalisateurs de films d’animation en tout genre.
Les illustrations jouent évidemment un rôle majeur dans cette ouvrage, qui laisse place à des impressions aux couleurs chatoyantes sur des pleines doubles-pages qu’on ne se lasse pas de regarder encore et encore. Sous leur aspect simple, leurs aplats vifs, se cachent de réels talents de composition, où les artistes parviennent à amener le regard du lecteur là où il faut, à attirer l’attention grâce à des jeux d’ombres, de lumières et de détails savamment disposés.
La place accordée aux textes est également très importantes, car faire un compte-rendu d’un film de plus d’une heure en seulement quelques pages est un challenge qui n’est pas à la porté de tous. Maintenir un rythme, retranscrire les actions mouvementés des personnages et recréer l’atmosphère si particulière des dessins-animés, les Golden Books remportent ce défi haut la main, comme le prouve leur adaptabilité, leur évolution constante et surtout leur vif succès auprès du grand public.
Un mot d’ordre: se réinventer et réinventer le style pour séduire et surprendre les lecteurs de tout âge. Car si les albums se basent sur les films d’animation, ils n’en empruntent pas les graphismes mais gardent le savoir-faire rétros des premiers livres. Même les grands studios (Pixar, Dreamworks) s’inspirent encore des premiers dessins de Mary Blair et de Tom Orb, tant leurs génies restent intemporels et leurs styles bourrés de talent.
Ce très bel ouvrage est un bout d’Histoire aux allures de bonbons acidulés, que l’on lit avec plaisir et intérêt. Son emballage donne envie dès le premier regard, il fond dans la bouche dés les premières lignes et il laisse un parfum de douce nostalgie une fois terminé. Il est bien difficile de quitter le pays imaginaire, surtout lorsque l’on en apprend plus sur ces personnes de l’ombre qui ont oeuvré avec passion pour apporter une touche magique au quotidien.
Un remerciement à ces livres qui ont bercés l’enfance de milliers de gosses à travers les pays, bref un digne hommage plus que mérité à ces oeuvres qui n’ont rien à envier au grand écran.
Urban Comics
159 pages
Caroline