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Buenos Aires Noir, anthologie.

Guillermo Saccomano, Lenonardo Oyola, Juan Martini, Félix Bruzzone, Leandro Avalos Blancha, Roberto Arlt, le mystérieux J.P. Zooey… La présence de nombreux écrivains argentins au catalogue des éditions Asphalte laissait présager cette arrivée de Buenos Aires dans la collection « Asphalte Noir » qui, de Marseille à Delhi, en passant par Rome, Haïti ou Washington, s’enrichit d’une quinzaine de recueils de nouvelles noires et urbaines aux éclatantes couvertures en bichromie. L’anthologie est ici présentée par Ernesto Mallo, figure incontournable de la littérature noire argentine, traduit et publié aux éditions Rivages, et contient 14 nouvelles d’auteurs déjà connus ou traduits pour la première fois en français, chacune rattachée à un quartier de Buenos Aires.

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Amours, Infidélités, Crimes imparfaits, trois thèmes à l’intérieur desquels s’émaillent histoires de moeurs, violences quotidiennes, corruption, et en fil rouge discontinu le fossé entre les villas miserias et les élégants quartiers touristiques et résidentiels de la capitale argentine. L’on croise au fil des nouvelles, dans le désordre, un classique triangle amoureux, la vengeance froide d’un chef de gang, un musicien de cumbia au producteur véreux, un corps balancé dans la cage aux lions du zoo, un photographe poussé à monter en haut d’un plongeoir, un femme jalouse et un époux cardiaque, une pigiste accro à la cocaïne, un ex-taulard recruté par des néo-nazis, des magouilles immobilières, un sculpteur subventionné qui abuse d’une modèle, le bruit d’un coup de feu dans un immeuble et des squelettes dans un placard.

Si certaines nouvelles pourront êtres oubliées, d’autres sont excellentes et marqueront les esprits, à l’instar de Trois pièces dans un patio d’Elsa Osorio — la seule qui évoque la dictature et ses disparus. J’ai particulièrement apprécié, avec l’envie de découvrir dans une traduction française les autres œuvres de leurs autrices, Orange ,c’est joli comme couleur de Verónica Abdala, L’homme qui se tait d’Inés Fernández Moreno, et Onzième étage de Gabriela Cabezón Cámara. Notons d’ailleurs que l’anthologie fait la part belle aux femmes dans un genre aux clichés encore souvent très masculins, avec la présence de six autrices parmi les écrivains sélectionnés !

Buenos Aires noir Asphalte

Buenos Aires Noir, anthologie présentée par Ernesto Mallo.

Traduit de l’espagnol (Argentine) par Olivier Hamilton et Hélène Serrano.

Editions Asphalte, 2016.

Lou.

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