On a tous tenu entre nos mains un livre de Roald Dahl illustré par Quentin Blake; Matilda, James et la Grosse Pêche, Charlie et le Grand Ascenseur de Verre ou encore Les Deux Gredins, autant de titres qui réveillent un doux sentiment de nostalgie venu de notre enfance. Ces livres où les protagonistes principaux étaient souvent des gamins à la vie vraiment pas facile, mais à qui il arrivait des aventures folles, pleines de fantasmagories, d’espoirs et de jolies choses.
Cet auteur plus que prolifique célèbre pour ses livres et contes jeunesses a également écrit des recueil de nouvelles, des romans, ainsi que deux autobiographies. En tout, on comptabilise plus d’une cinquantaine d’écrits du fameux auteur gallois, de quoi profiter encore et encore de son don à nous faire rêver et à nous transporter dans son incroyable univers.
Quentin Blake, illustrateur anglais, quand à lui a su par la force de son talent mettre en image la nature même des récits de l’auteur: avec son trait un peu brouillon et très spontané, à l’aspect tournicotant et un brin fragile, il a apporté une dimension supplémentaire à cette oeuvre. Ses personnages fils de fer, très expressifs et plein de vie ainsi que son utilisation de l’aquarelle par touches diffuses illustrent à la perfection l’imaginaire doux-amer des textes.
Il est presque impensable d’imaginer un livre de Roald Dahl qui ne serait pas illustré par Quentin Blake. C’est une microcosme à part entière, qui a trouvé un juste équilibre très rare et très précieux dans le domaine du livre jeunesse.
Ces romans, dont j’ai été et dont je resterai sans doute pour toujours une grande amoureuse, reflètent les différents pans de la vie ébouriffante de Roald Dahl: une enfance difficile suite à la perte de sa soeur et de son père sur une très courte période, situation que l’on retrouve dans la grande majorité de ses titres où les enfants sont souvent orphelins ou élevés par des membres de leur famille autres que leurs parents; une invitation au voyage et à la découverte, qui renvoie à sa mission en Tanzanie et dans d’autres pays lors de la Seconde Guerre Mondiale…
On le découvre donc un peu plus à chaque lecture, à travers ses petits protagonistes aux quotidiens bien tristes, qui ne baissent pas les bras pour autant et dont la force de caractère et la grandeur de coeur leur permettent de soulever des montagnes. Aucune situation, même la plus précaire, ne les empêche de croire en eux et d’aider les personnes qui leur sont chères de toutes leurs forces.
Le fait que beaucoup de ses livres aient été adaptés au cinéma (Mathilda, James et la Grosse Pêche, Charlie et la Chocolaterie, Fantastic Mr. Fox et bientôt Le Bon Gros Géant) sont une nouvelle preuve du talent de cet écrivain connu, qui a fait rêvé des générations entières de gamins. Son univers totalement à part, loufoque et décalé, plein de charme et à la morale entière et humaine en font la recette parfaite pour tout réalisateur.
Optimisme, débrouillardise et foi en l’humanité sont autant de valeurs que Roald Dahl véhicule à travers ses romans pour enfants, le tout généreusement saupoudré de merveilleux et d’une touche d’absurde. Rien n’arrête ses petits héros, dont le coeur est vierge de tout préjugé: comme ils sont à l’écoute de l’autre et de leurs sentiments, les limites entre le réel et l’imagination sont faibles voir même inexistante. Rien ne les arrêtent tant leur force de conviction et leur amour pour la vie sont grands.
On est alors entrainé à leur suite, volant à travers le crépuscule à bord d’une pêche géante en compagnie d’insectes cyclopéens, visitant une célèbre chocolaterie où même l’herbe est une délicieuse sucrerie ou encore chassant des sorcières qui transforment les petits curieux en souris!
Il y a tant de chose qui s’éveillent en nous à la lecture d’un Roald Dahl, tant de mondes merveilleux qui s’étendent sous nos yeux et qui frappent à notre coeur que lire un de ses livres est comme croquer dans un bout de paradis.
A ce grand monsieur trop tôt disparu et à son acolyte Quentin Blake, je dis un grand merci de m’avoir permis de rêver à leurs côtés.
Editions Folio Junior
Caroline
Voilà, j’ai maintenant envie de me replonger dans la lecture de Matilda… Merci pour cette chronique !
Formidable article, Caroline ! Je les ai lus, offerts à mes enfants, tous ces livres et ça fait des esprits libres et des gens à l’esprit imaginatif et ouvert, de tels auteurs. Merci pour ce vent frais du matin !