Le livre commence par un constat : celui que tous les êtres vivants grandissent, de la plus petite fourmis au plus grand des baobabs. Et bien sûr, celui-ci entraine plein de questions ! Pourquoi donc grandit-on ? Pourquoi des transformations physiques accompagnent-elles la croissance ? Pourquoi la chenille se calfeutre-t-elle dans une chrysalide puis se transforme en papillon ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Et bien grâce au code génétique, à l’ADN !
Avec un vocabulaire simple, des images colorées et lumineuses attirant le regard et des exemples parlants, Grandir explique avec clarté ce qu’est l’ ADN et quel est son rôle. Tous les individus de toutes les espèces vivantes, de l’insecte à l’homme et à la femme ou de la plante au poisson, possèdent un ADN qui leur est propre. Il définit notamment leur croissance, la couleur de leurs yeux, celle de leurs cheveux, de leurs feuilles, de leurs plumes, de leurs écailles ou de leurs pelages.
L’album s’appuie sur des exemples concrets qui éveillent l’intérêt. Comme celui du caméléon de l’Antsingy et du poisson-lune, tout d’eux riquiquis à leur naissance mais qui grandissent de manière totalement opposée : le petit reptile ne dépasse pas la taille d’une allumette à l’âge adulte alors que le poisson peut aller jusqu’à 1 mètre 80 ! Cette différence de croissance s’explique par leurs conditions de vie et leurs habitats naturels respectifs mais avant tout par les instructions que leur corps suit naturellement, transmises par les gènes du code ADN.
Il y a une variété incroyable d’espèces vivantes dans le monde, et ainsi un éventail de combinaisons génétiques sans fin ! Pour autant, malgré cette diversité presque magique, l’ADN nous relie tous sous un langage commun.
Grandir rend facile et même amusante la compréhension de l’ADN et la fonctionnalité des cellules. Le texte est facilement accessible et se promènent entre les images, créant une lecture dynamique bien loin du manuel scolaire. On s’y plonge avec plaisir car les illustrations sont vraiment très belles, avec des couleurs chatoyantes et pleines de détails qui invitent à s’y attarder. La notion d’unité revient à plusieurs reprises et permet de prendre conscience que l’être humain n’est pas meilleur ou plus fort qu’un autre animal, que tous sont reliés par cette chaine invisible à l’œil nu, qui fait nos différences tout en nous regroupant sous une même famille : celle des espèces vivantes.
Un joli album qui invite au respect tout en éveillant la curiosité !
Nicolas Davies, illustrations par Emily Sutton
Traduit de l’anglais par Ilona Meyer
Les Éditions des éléphants
40 pages
Dans le quartier où vit Mo, il y a un voisin que tout le monde un peu bizarre. Il s’agit de Monsieur Leduc, qui a tendance à accumuler tout et n’importe quoi. Il remplit ses poches et son chariot sans arrêt de trucs et de bidules, qu’il amasse dans sa maison. Cette ribambelle d’objets insolites, allant du vieux pneu à l’échelle cassée, en passant par l’ours en peluche décati et la petite vis trouvée par terre, déborde des armoires et des tiroirs, envahit le trottoir devant la maison de Monsieur Leduc.
Pour sûr qu’elle se distingue du premier coup d’œil des autres façades qui se ressemblent toutes, abordant la même austérité irréprochable.
Mo aime bien discuter avec ce papy un brin marginal, qui lui raconte la possible utilité, l’histoire cachée derrière chacun de ses trésors. Jusqu’au jour où, patatras ! Le petit garçon fait une sacrée chute en vélo : le guidon est tout tordu, le cadran est en morceau… Bref, sa chère bicyclette est bonne pour la benne. Mais c’est sans compter sur le tas de bricoles de Monsieur Leduc, qui n’attendent que d’être réutilisées pour réparer et améliorer les choses cassées !
La maison pleine de trucs sensibilise autour des notions de recyclage et d’upcycling, valeurs importantes en ces temps de consumérisme frénétique. Rendant hommages aux fameux “ça pourra toujours servir” et “je garde, au cas où“, cet album met aussi en relief l’importance de ne pas suivre les tendances, de ne pas vouloir à tout prix ressembler à tout le monde.
En effet, dans un premier temps les voisins de Monsieur Leduc le regarde de travers, trouve sa maison étrange et peu reluisante. Contrairement aux leurs, sa façade possède sa propre personnalité et dénote franchement dans le décor. Seul Mo est curieux de connaître le vécu de chaque objet et à travers eux celui de ce vieux monsieur, qui finira par redonner vie au quartier en partageant son don de bricoleur et en ouvrant sa porte à ceux qui le prenaient un peu de haut.
Un livre proposant une alternative au neuf, en encourageant au recyclage mais aussi à l’esprit de solidarité.
Emily Rand
Traduit de l’anglais par Ilona Meyer
Les éditions des éléphants
32 pages