Sorti en 1984 aux États-unis, puis en 1985 en France dans la prestigieuse collection « Ailleurs & Demain » de Robert Laffont, sous la direction de Gérard Klein, les hérétiques de Dune est le cinquième des six tomes du cycle Dune démarré par Frank Herbert en 1965.
La présente édition, continuant le travail et correction et de réédition de l’intégralité du cycle, propose un nouvel artwork par Aurélien Police, ainsi qu’une révision minutieuse par l’Epaule d’orion et Fabien Leroy. Ces derniers ont apporté la touche finale à la traduction de Guy Abadia, alors traducteur du cycle pour la seconde fois après L’empereur-dieu.
Il est important de comprendre que le cycle de Dune, bien qu’offrant un grand cycle, peut se découper en trois sous-cycles, que j’éviterais ici de les nommer pour ceux qui n’aurait pas encore lu les autres livres. Dune et Le Messie de Dune forment un premier cycle, les enfants de Dune et l’Empereur-Dieu de Dune un second, et enfin les deux suivant le troisième cycle que nous allons aborder ici.
Suite à la mort de l’Empereur-Dieu et conformément à sa vision du « Sentier d’or », l’humanité a connu une diminution, recensée, des conflits, mais au prix d’une grande famine, puis d’une dispersion de l’humanité afin de tenter de survivre dans les confins de la galaxie. 1500 ans chaotique, redistribuant les cartes et les rôles.
Bien que fortement diminué des castes subsistent, et notamment les Bene Tleilax, qui grâce à leur technologie ont réussi à synthétiser la précieuse épice, s’élevant ainsi au rang de grande puissance au côté des Bene Gesserit et des Ixiens. Un équilibre précaire, qui semble vaciller avec les premiers retours de la grande dispersion, ainsi que d’une caste dissidente, les honorées matriarches, se voulant plus guerrières et violentes que les Bene Gesserit.
Dans ce contexte particulier, une rumeur naissante parle d’une jeune fille ayant la capacité de chevaucher le vers des sables sur Dune…
Après vingt ans dans l’univers de Dune, Frank Herbert arrive à se renouveler une troisième fois. Ainsi, en changeant d’époque, et de protagonistes, l’auteur donne un nouveau regard, multiple, sur son univers et son “lore”, tout en continuant à construire son architecture littéraire.
Bien que poussif par moments, l’Empereur-Dieu laissait entrevoir ce qu’allait être la suite, des enjeux politiques plus complexe, une histoire plus labyrinthique, mais sans pour autant délaisser la saveur toute spirituelle et philosophique qu’offrait le cycle jusqu’à présent.
Ce nouveau tome se veut plus recentré sur l’action, travaillant et privilégiant les moments de tensions fortes et des dénouements aussi puissant. Ainsi l’auteur en rendant son récit multiple et en prenant ce nouveau virage arrive à donner un nouveau souffle à son cycle en lui permettant de retrouver la grandeur qu’il avait eu jusqu’aux enfants de Dune.
Si vous avez connaissance de l’univers de Dune, vous pouvez presque lire ce tome indépendamment du reste, tant il fonctionne avec son arc narratif prenant naissance et se terminant dans le même livre. Donnant ce fameux nouveau souffle et ce nouveau regard, par le truchement de sa narration, nous découvrons un auteur profondément attaché au monde qu’il a pu créer et que sa mort prématurée n’aura pas permis d’aller au bout de son idée.
Prochaine étape la maison des mères.
Robert Laffont,
Trad. Guy Abadia,
révision l’Epaule d’Orion et Fabien Le Roy,
570 pages,
Ted.