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Robert Jackson Bennett – Le retour du Hiérophante

Alors que nous avions laissé Sancia et ses amis en bonne posture, voici que le second volet de la trilogie des maîtres enlumineurs sortait quelques mois plus tard. Un titre énigmatique et une couverture une nouvelle fois réalisée par Didier Graffet, la promesse de nouvelles aventures dans la cité tentaculaire de Tevanne éveil les sensations du très réussi premier volet. Mais est-ce une suite réussi pour autant ?

Suite aux aventures du premier volet et tandis qu’une des maisons de Tevanne est tombée, Sancia et ses amis ont créé une interfonderie. Créant ainsi une nouvelle maison, se situant dans les tréfonds de Trevanne, cette dernière ne dépend plus des grandes maisons et se propose de démocratiser un peu plus l’art de l’enluminure. Un art qui est autant apprécié par les peuples des communes, mais n’étant pas soutenu par les grandes familles et leurs richesses, ne permet pas non plus de maintenir l’entreprise collective suffisamment à flot pour être serein. Pire, les grandes maisons guettent la chute de l’Interfonderie pour pouvoir se venger et revenir à un contrôle total de l’enluminure.

C’est dans ce contexte que Tevanne s’apprête à vivre une menace sans commune mesure. Un danger oublié depuis la nuit des temps. En effet un étrange navire enluminé navigue en direction de Tevanne, semant la folie et la mort sur sont passage. Il se murmure qu’un hiérophante, un des créateurs de l’enluminure, presque une divinité, serait à son bord et voudrait reprendre le pouvoir.

« Le retour du hiérophante » poursuit la trilogie, un second volet voulant explorer les origines des enluminures, et aussi s’assurer une certaine profondeur et cohérence d’ensemble de son univers. Ainsi, l’auteur prend le temps de nous parler de mythologie de Tevanne avec ses coutumes et fêtes, nous en apprenons un peu plus également sur les colonies et les esclaves, mais surtout l’univers des hiérophantes est ici beaucoup plus développé.

Mais c’est aussi un roman de l’immobilité. Tout le long il y a cette impression de faire du sur place, comme-ci les protagonistes se retrouvaient embourbés. On ne s’ennuie jamais, mais nous ne retrouvons pas l’urgence du premier volet. Ici, Robert Jackson Bennett veut prendre le temps, et ça se sent dès les premiers chapitres. Ce qui n’empêche pas au roman d’être bon, même très bon, mais ce changement de ton peut en perturber certain.e.s.

Ceci étant dit, Le retour du Hiérophante est un excellent second volet qui a la difficile tâche d’offrir une transition intéressante et pertinente vers un dernier roman qui s’annonce dantesque. Ce que Le retour du hiérophante fait merveilleusement bien, posant ici et là des éléments narratifs et des enjeux qui trouveront très certainement leurs dénouements dans le troisième tome. Un tout, et très certainement nettement plus dans ce tome-ci, pensé comme élément d’une trilogie, ce qui explique ce besoin d’ajustement de ton.

La trilogie des mâitres enlumineurs est une réussite sur ses deux premiers volets, et le retour du Hiérophante, tout en se permettant un léger ajustement de ton, ne fait que renforcer et enrichir l’histoire pour donner un nouveau plaisir de lecture, après la fougue de la jeunesse, l’âge de la raison ?

En conclusion, si vous avez dévoré Les maîtres enlumineurs et que vous avez aimez l’univers, les personnages ou encore le style, alors foncez sur Le retour du Hiérophante, le plaisir sera intact, et ce dernier s’avère énormément généreux en terme d’informations sur l’univers de Tevanne, de Sancia et surtout sur les Hiérophantes.

Albin Michel Imaginaire,
Trad. Laurent Philibert-Caillat,
615 pages,
Ted.

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Fondateur, Chroniqueur

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