Pourquoi Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens ont écrit le livre « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » En finir avec une sentence de mort ? Pourquoi les Éditions Anamosa l’ont publié sous forme de petit livre orange ? Pourquoi l’avoir fait au risque de ne convaincre que les convaincus ? Ces questions peuvent paraître outrancières et malhonnêtes tant la classe politique européenne glisse vers une xénophobie légitimée.
Cette xénophobie dirige les décisions politiques concernant les personnes migrantes depuis trop longtemps et la répression s’intensifie. C’est justement à cause de cette sentence, popularisé par Michel Rocard et reprise ad nauseam par des personnalités de tout bord politique. Elle est même devenue un dicton, venant clore une discussion politique.
Alors pourquoi écrire et publier ce livre ? Parce que justement, nous avons plus que jamais besoin de détruire point par point l’idéologie raciste et xénophobe. Ce que font Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens dans ce livre, c’est un acte de démontage point par point des mots et des termes qui composent cette sentence. Ce travail salutaire n’empêchera sans doute pas l’idéologie fasciste de déferler comme elle le fait dans la tête des plus modérés.
C’est un outil essentiel pour s’armer au mieux face aux propos haineux, à une pensée trop communément admise et qui requiert d’être démentie à chaque fois qu’elle est émise publiquement. Devant l’avancée inexorable de la pensée raciste au sein de la classe politique, nous devons être armés.
Et ce livre ne doit pas être rangé dans les bibliothèques. Il doit être transmis de main en main, brandit partout où il doit l’être, pour stopper un glissement meurtrier de ce que nous considérons comme notre sens de l’accueil. Il devient maintenant difficile de combattre pour la cause des personnes migrantes. C’est une lutte qui s’assombrit à chaque élection ou à chaque débat où se dévoile la xénophobie systémique de notre société.
Pierre Tevanian et Jean-Charles Stevens réalise un acte de résistance primordiale, ce qui ne remplacera pas l’action sur le terrain comme peuvent le faire des militants de plus en plus fatigués. Mais le combat des idées ne doit pas être abandonné. Il ne doit pas être sclérosé par le pessimisme et le renoncement. Ce livre incite à ne plus se taire et affronter ce mensonge qui tente de s’établir comme vérité.
80p
Adrien