Coiffées de franges rouleaux, stilettos vernis aux pieds et clopes au bec, les six filles du Mean Girls Club n’ont pas froid aux yeux. Bien loin de se plier aux exigences patriarcales des années 60, elles n’hésitent pas à tirer sur les messieurs qui osent se mettre sur leur route ou sur celui de leur chère Black Bestsy ! Semant la terreur et le chaos en ville, détournant les blanches ouailles du saint chemin de la rédemption, elles sont devenues la cible numéro un à abattre aux yeux d’« Ham » Hocks, un maire aussi véreux que vicieux.
Profitant de la détresse de Roxy, l’une de ses employées, celui-ci va la charger d’infiltrer le gang et de l’aider à les faire tomber dans un piège, afin de s’en débarrasser une bonne fois pour toutes… ce qui serait sous-estimer la rage de Pinky et ses sbires ! Roxy parviendra-t-elle a gagner leur confiance et à sauver son Grand Pa’ de la misère ? Le déferlement de la Vague rose nous le dira !
Aventure survoltée et jouissive, Mean Girls Club célèbre la sororité sous un angle à la fois badass et rétro. En s’inspirant directement de l’esthétique des magazines Pulp et des codes des Pin-Up, l’auteur crée une galerie de superhéroïnes pro de la gâchette et du coup de massue. Aussi sexy et élégantes que dangereuses et meurtrières, Sweets, Warda, Wendy, Pinky, Blackie et McQualude sont bien plus tendres avec les serpents qu’avec les hommes ! Il faut dire que ces « méchantes filles » ont toutes un passé lourd de malheurs qui leur ont laissé un goût amer de vengeance. Malgré leurs engueulades accompagnées de coups de poings et balayettes, elles sont amies et prennent soin les unes des autres quoiqu’il arrive, toujours prêtes à se relever des pires difficultés pour aller trouer la peau de leurs ennemis.
Comme le noir d’encre et le pantone rose fluo qui habillent adroitement ce récit électrique, les corps fantasmés des femmes s’apposent à des caractères bien trempés à faire frémir les bien pensants. Tant de vices décriés, d’alcool coulant à flots et de jupes en vinyles dans ce nid de vipères farouchement survoltées et libérées de toute emprise. Acide et saignant, Mean Girls Club marie à merveille misandrie jubilatoire et rythme déjanté : une jolie pomme empoisonnée dans laquelle on mord à pleines dents avec délice !
Les Requins Marteaux
96 pages
Traduit de l’anglais par Fanny Soubiran
Caroline