La tradition de la littérature américaine du sud et du midwest c’est fini ! Bret Easton Ellis et consort sont l’avenir de la littérature… En fait non. Gallmeister nous le prouve en enchaînant pépite sur pépite avec des œuvres variées qui ont comme point commun les grands espaces et l’Homme à l’état brut. Alors que nous pouvions croire le genre se terminer avec Jim Harrison, Cormac McCarthy ou même Larry McMurty, assister à une urbanisation du classique littéraire américain, à une migration des histoires dans les villes de L.A ou New York tant chéri par les auteurs « hype » du moment. Ne voilà t’il pas que nous assistons à un renouveau des plus talentueux avec Lance Weller et Bruce Machart en chef de file.
Donc retour à ce que l’on pouvait lire chez Faulkner, Horace McCoy, Tennessee Williams puis McCarthy et ses confrères. Retour à la nature sauvage et dominatrice, à des hommes rudes élevés à la dure, le puritanisme et la bible dans la poche, la faim au ventre pour tous les personnages, La misère blanche, les conflits familiaux, les rêves foireux et les chocottes renfermés au plus profond de soi pour satisfaire un père dominateur. Vous reconnaissez cette saveur ? Ce goût de fureur et de sang si particulier à cette littérature exigeante et éprouvante qu’on aime tant ?
C’est l’histoire d’une famille d’immigrants tchèques, plus précisément d’un père et ses quatre fils. C’est aussi l’histoire de courses de chevaux, de paris sur ces courses, de conquêtes de terrains. C’est un roman sur l’amour, la haine et la violence, ces trois éléments qui vont pourchasser Karrel durant toute sa vie.
Grand fan de McCarthy devant l’éternel! A chaque fois que l’on me vend un livre en me disant tu vas voir c’est la relève, je suis très souvent déçu. Peut-être parce que je m’attends trop à retrouver ce que j’aime dans l’univers de McCarthy, mais qui est seulement valable chez lui. Bruce Machart n’est pas Cormac McCarthy et grand bien lui fasse car tout en
s’immisçant dans la littérature âpre de ses pairs il sait insuffler la fougue d’un jeune auteur, une vision nouvelle tout en restant classique. Une grande découverte pour moi et j’ai hâte de lire son recueil de nouvelles qui sortira en février chez l’excellent Gallmeister.
344 pages
Gallmeister Éditions
Ted