« Nu dans le jardin d’Eden » est l’histoire de Garden Hills, de ses habitants, d’un magnat de l’industrie qui exploitait des mines de phosphate et faisait prospérer la ville. Puis le magnat et sa clique sont partis ne laissant que les habitants dans leur misère et l’attente du retour du « Sauveur » qui rouvrira la mine de phosphate.Seules douze familles sont restées. Et parmi elles certaines personnalités ressortent : une Go-Go danseuse, un Jockey sans cheval, un ancien employé de la mine, une strip-teaseuse et un riche obèse. Tous vivent dans leurs passés glorieux et l’attente d’un avenir meilleur, mais l’union de certains va donner un tournant plutôt inattendu à la ville de Garden Hills.
Comme l’excellent site Fluctuat l’avait nommé Harry Crews c’est « le White Trash du Bayou » et ce roman ne déroge pas à la règle car il place Garden Hills en plein dans les terres de Floride. Cet écrivain comme ses contemporains tels que Larry Brown, Russell Banks ou Barry Graham s’attarde sur la misère du pauvre américain, pas forcément très intelligent mais plein d’espoir. Mais Harry Crews se distingue par son exagération de l’absurde et du grotesque que ce soit dans le développement des personnages ou les situations et rebondissements dans l’histoire, d’ailleurs une mention très particulière pour Fat Man le riche obèse qui vaut son pesant de cacahuètes tant les contradictions et l’absurdité suintent de son gras.
Roman court et inédit sorti en 1969 aux Etats-Unis mais resté jusqu’à présent inédit en France, Sonatine rend un très bel hommage à ce grand monsieur de la littérature U.S qui nous a quittés en 2012. Quant à la citation d’Harry Crews que vous avez lu plus haut, je me permettrais de dire que « Nu dans le jardin d’Eden » restera dans mes trois livres préférés de cet auteur.
236 pages
Editions Sonatine
Ted
Et quels sont vos deux autres romans préférés du grand Harry Crews?