J’ai une affection particulière pour ce livre. Il date du collège, c’est vous dire…
Âgé de seize ans, Hans Schwarz, fils unique d’un médecin juif, fréquente le lycée le plus renommé de Stuttgart. Il est encore seul et sans véritables amis lorsque l’arrivée dans sa classe d’un garçon d’une famille protestante d’illustre ascendance lui permet de réaliser son idéal de l’amitié.
Cette rencontre a pourtant lieu en 1932 et laisse dans son sillage une trace indélébile. Les troubles causés par Hitler scindent les familles juives et allemandes. Les écoles deviennent des lieux de débat et les agressions commencent. Pourtant au milieu de tout ça deux adolescents différents des autres et différents de la morale vont entamer une amitié encore plus forte que les idéaux collectifs. Un juif ami avec un enfant d’une descendance allemande prestigieuse, le paroxysme de leur rencontre sera le ciment de leur amitié. La force de leur caractère mènera le récit à des sommets galvanisants. À la fin de sa vie, Hans s’efforcera d’oublier l’enfer de son passé, ce passé qui se rappellera à lui d’une façon tragique.
Fred Uhlman nous présente ici une autobiographie romancée qui a la fâcheuse tendance à faire couler les larmes. Le lecteur subit les assauts de la morale hitlérienne et encaisse l’aventure des deux enfants à grand coup de mouchoir. C’est beau, triste, c’est une véritable bouffée d’oxygène dans un genre terriblement ravageur.
L’auteur, avant de mourir a tenu à écrire la suite “La Lettre de Conrad”, qui clôt le livre sur une fin fantastique.
Merci Monsieur Uhlman.