Cygnis est sans doute un peu un ovni dans son genre.
Ce oneshot foudroie dès ses premières pages le lecteur à travers une écriture riche, raffinée et sublimée d’une touche poétique.
Il y a des années de cela le monde, tel que nous le connaissons, a tutoyé l’apocalypse. Il laisse dans son sillage des vestiges d’une humanité technologiquement avancée. Les ruines archéologiques sont nombreuses et les robots encore en lice.
Cependant l’humain, n’apprenant jamais des ses erreurs, est prêt à tout pour arriver à ses fins et une nouvelle guerre menace d’exploser.
Vous suivrez à travers ce récit Synn et Ack, son chien mi-naturel mi-synthétique, qui, liés par un amour plus fort que la raison, devront faire face à tout ce qu’un monde détruit par l’apocalypse a laissé.
Beaucoup trop blessé par la guerre Synn ne compte pas re-tuer ses semblables et fera tout pour l’éviter. Seulement a-t-on vraiment le choix quand la majorité se veut meurtrière ?
Ce récit est une sorte de quête initiatique d’un homme ayant trop souffert par le passé, prêt à tout pour retrouver une dose d’humanité dans un monde ou celle-ci est absente. La délicatesse des descriptions et l’intelligence de sa plume amènent le récit au dessus de la notion standard d’un post-apocalyptique. Vincent Gessler fournit ici une prose poétique particulièrement bien travaillée et jouit d’un rythme lent renforçant la promesse d’un livre différent des autres. Une véritable bouffée d’oxygène dans un style ayant été maintes fois couché sur papier.
[Est-ce le ciel ou la forêt ? Un fourmillement frémit à la limite de son champ de conscience, sensation familière associée au danger. Il se redresse à demi et s’empare de son fusil. Ses oreilles bourdonnent. L’œil à la lunette, il fait défiler différents modes de vision. Au-delà de l’espace délimité par l’ouverture de l’abri s’étend la forêt. Et au milieu, bien droit sous la pluie, un robot solitaire. Il n’a pas d’arme et se contente de regarder Syn dans les yeux.]
La Suisse a désormais son écrivain au même titre que nous autres, français, avons Alain Damasio.
224 Pages
L’Atalante
Ludo