« Autopsie des ombres » c’est la vie d’un casque bleu qui rentre chez lui. C’est le dur retour à la réalité et les fantômes d’une guerre qu’il n’a vu que de loin mais subi au quotidien. Ce sont les souvenirs qui viennent le hanter comme le massacre de chiens et de chats, c’est l’histoire de ce couple qui a cherché à fuir la guerre mais a été abattu sur un pont par un tireur embusqué. C’est également le lâcher prise d’un personnage qui n’arrive plus à s’intégrer dans une société et qui choisit de tout larguer.
Xavier Boissel livre un premier roman magistral, d’une maîtrise ahurissante, les passages au présent sont touchants et on se noie dans la hantise du personnage, les flashbacks de la guerre nous renvoient vers l’absurdité du rôle des casques bleus, de leur impuissance, de ne pas pouvoir défendre les personnes opprimées tant que les casques bleus ne sont pas agressés directement et les tâches ingrates et déshumanisantes du quotidien. L’incompatibilité entre le passé d’avant la guerre du personnage et son présent actuel, un peu comme ces deux amants sur ce pont qui aux yeux du tireur n’avaient pas le droit d’être ensemble.
Les éditions Inculte nous aurons gâtés sur cette rentrée littéraire avec L’autopsie des ombres, Taxi Driver et A l’aide ou le rapport W. Ils m’auront surtout permis de découvrir un auteur français rare à classer aux côtés de grand nom comme Claro, Minard, Viviant, etc…
152 pages
Éditions Inculte
Ted