William T. Vollmann dans son parcours littéraire et obsessionnel nous a livré une trilogie sur la prostitution à savoir « Des putes pour Gloria », « les nuits du papillon » et le monstrueux « Famille royale ». Aujourd’hui je vous parlerai du moins connu des trois. Attention il n’est plus édité et est difficile à trouver sur le marché de l’occasion, pourtant il vaut la peine de se battre : Les nuits du papillon.
Conte fiévreux et érotique, il nous narre l’histoire d’un journaliste envoyé au Cambodge pour un reportage et qui tombe amoureux d’une prostituée. Dans cet univers moribond, nauséeux et pauvre gouverné par l’argent et la drogue, nous le voyons sombrer doucement dans sa propre misère et dans sa dépendance à cette femme, déambuler dans les bas quartiers cambodgiens et se déconnecter de la réalité. Comme à son habitude le roman est rempli d’illustrations ce qui contribue au côté journalistique dans son approche et sert encore plus à perdre le lecteur dans la tourmente du personnage.
La qualité narrative et la folie « vollmann-esque » est toujours au rendez-vous et rend ce récit aussi fiévreux qu’une chaude pisse après une nuit de sexe dans un bordel cambodgien. C’est crade, c’est cru et surtout suinte le vécu, mais après tout c’est ce que l’on aime dans les livres de William T. Vollmann cette « folie authentique » qui pourrait nous faire avaler des couleuvres par paquet de douze !
275 pages
Éditions 10/18
Ted