John Blacksad. Un détective privé, un vrai, un dur. Il peut se montrer tour à tour charmeur et bagarreur, distant et chaleureux… Il évolue dans un pays qui ressemble à s’y méprendre aux États-Unis des années 60, décor propice aux films noirs. Et c’est exactement dans cette ambiance que l’on va évoluer: détective bourru au grand coeur, brutes épaisses au service d’hommes d’affaires véreux ou de politiciens corrompus, femmes fatales dans tous les sens du terme… J’entends déjà les voix du fond s’élever: “Oui, encore une histoire de détective, c’est du déjà vu…”
Tout ça est sans compter sur ce qui reste d’après moi le point fort de la série: l’anthropomorphisme. En effet tous les protagonistes sont des animaux dont les comportements reprennent ceux des humains. Et aucun animal n’est choisi au hasard, chacun donnant son caractère au personnage qu’il représente. Par exemple comment mieux représenter un détective fouineur et un peu malchanceux mais qui s’en sort souvent bien que sous les traits d’un chat noir? Comment mieux retranscrire la puissance d’un boxeur champion du monde que de le représenter sous les traits d’un gorille? Et tout cela participe au fait que l’on est face à un miroir qui nous renvoie une image à peine déformée de nous-même, mais presque plus criante que si l’on observait des humains dans ces mêmes situations.
Le second facteur est la qualité des dessins. Juanjo Guarnido possède une patte et une signature dans ses dessins, c’est indéniable! Les ambiances sont parfaitement retranscrites, des quartiers sombres des mégalopoles aux petites villes de l’arrière-pays. Le découpage est également très cinématographique, les scènes d’action étant très intéressantes à suivre.
Pour résumer, si vous cherchez une oeuvre au dessin immersif, un personnage central charismatique et attachant, et surtout une ambiance prenante, sombre et addictive à la fois, alors précipitez-vous!!
Jérémy