Ah nostalgie!! Tous ces mercredis passés devant Récré A2 à admirer l’un des personnages les plus romantiques des dessins animés que l’on ait pu croiser. Tout ces moments heureux de l’enfance rythmé par un générique impérissable et inoubliable: “Albator, Albator, du fond de la nuit d’or…”. Quoi, chroniquer un manga? Ah oui, pardon!!
Tadashi Daiba est un jeune homme qui habite avec son père, savant renommé. Un jour, celui-ci est abattu par une femme. Un mystérieux personnage apparaît, abat la jeune femme et propose à Tadashi de le rejoindre à bord de son vaisseau. Le vaisseau en question n’est autre que l’Arcadia, étrange et merveilleux navire du capitaine Albator, le fameux pirate de l’espace, qui lui propose de rejoindre son équipage.
Tous les gens de ma génération (entre 30 et 40 ans) auront vu au moins une fois un épisode d’Albator dans leur jeunesse. Mais l’édition que propose Kaze est quasi-unique puisqu’elle regroupe l’intégralité des aventures du pirate de l’espace en un seul et unique tome gigantesque de plus de 1 000 pages (oui c’est bien mille que j’ai écrit). Il regroupe les 5 tomes parus au Japon. Oui le héros mythique n’a connu au Japon que 5 tomes! Ceux-ci ont été publiés entre 1977 et 1979. Et cela se voit!
Attention, je ne critique pas cela pour autant, mais pour un habitué des mangas plus récents, il pourrait y avoir un certain manque de rythme. Par contre le manga possède une intrigue des plus intéressantes. Le combat qu’il mène contre les sylvidres l’amène à s’interroger, ainsi qu’avec ses membres d’équipage, sur le sens de ce combat et son utilité. Et l’on découvre que le créateur d’Albator est un pacifiste convaincu, ne trouvant aucune utilité dans les affrontements futiles de deux peuples qui ne sauraient cependant résoudre leurs différends d’une autre manière.
Les Terriens sont représentés tout au long de l’ouvrage comme des gens dociles, fainéants et inconscients des dangers qui peuvent les entourer. Cela ne donne que plus de caractère au personnage d’Albator, décidé à défendre la Terre contre les Sylvidres et surtout contre l’oisiveté et l’insouciance de ses habitants. Car Albator symbolise la révolte et la liberté qui manquait à la jeunesse japonaise au moment où l’auteur a dessiné ces pages.
Alors oui je ne peux me dévêtir de ma nostalgie afin de présenter un regard totalement objectif sur ce manga! Il y a une naïveté qui se dégage du propos de l’auteur, et à la fois une poésie qui l’emporte par-dessus tout, qui nous transporte dans ce vaisseau, avec ces hommes et ces femmes qui vont tenter de défendre la Terre envers et contre tout.
Editions Kana
1 082 pages
Jérémy