Stephen King est peut-être l’auteur de roman le plus connu mondialement parlant. J’entends déjà certains d’entre vous se dire “Mais un dernier livre d’habitude, c’est de la surprise, de la découverte et des auteurs méconnus?” Et vous aurez probablement raison. Mais ce n’est pas pour autant que j’ai arrêté de lire des auteurs “mainstream”. Ce n’est pas une insulte, ni même péjoratif, même si certains considèrent que pour être bon, il faut rester peu vendu et méconnu. Le débat prendrait sans doute trop de temps, aussi entrons dans le vif du sujet.
Danny Torrance a survécu avec sa mère à la folie destructrice de son père qui a détruit l’hôtel Overlook tandis qu’ils s’enfuyaient avec l’aide de Dick Halloran (si vous n’avez pas lu Shining mais vu Shining, vous ne comprenez rien de ce que je viens de dire: alors allez lire et revenez!!). Grâce à ce dernier, Danny essai de maîtriser son Don. Mais il est rattrapé par les pulsions alcooliques de son père et traverse une période on ne peut plus difficile. Au moment où il arrive enfin à arrêter, il fait la connaissance d’Abra, jeune fille qui possède le Don également mais de manière autrement plus puissante que lui.
Lire un livre de Stephen King, c’est un peu comme remettre un vieux bas de survêtement: on s’y sent bien, on a l’impression de le connaître par cœur et pourtant on trouve toujours une surprise qu’on avait oublié au fond des poches! Son style est fluide, il paraît simple et coulant comme si on lisait un texte que l’on aurait écrit soi-même. Soudain, au détour d’une phrase, d’un paragraphe, des fulgurances nous font voir qu’il y a quand même une patte chez King qui le distingue des autres auteurs du même style.
Abra fait partie des personnages enfants les plus marquants de King, au même titre que les héros de Ca, la jeune Carrie ou même Danny Torrance lui-même dans Shining. Quant aux méchants de l’histoire, ils sont dans la droite lignée des antagonistes typiques de l’auteur: ils semblent pouvoir être proches de nous sur bien des points mais leur nature monstrueuse finit toujours par se révéler. La tribu de vampires psychiques qu’ils forment semble représenter un capitalisme sauvage, chassant les enfants sachant user de leur imagination afin de les détruire ou de les convertir.
Docteur Sleep est une parfaite madeleine de Proust pour quiconque aurait déjà lu un Stephen King et voudrait retrouver ces sensations à la fois familières et singulières qui accompagnent la lecture de ces livres. Le livre n’atteint cependant pas la force d’un Marche ou crève, véritable pépite de l’auteur que je ne saurai trop vous recommander.
Editions Albin Michel
587 pages
Jérémy