Shane et Johno sont deux enfants australiens. Ils ont une enfance classique à ceci prêt que le père de Shane ainsi que le père et le grand-père de Johno sont des truands. Attirés par le milieu du banditisme les deux enfants en grandissant vont très vite suivre la même voix et monter les échelons dans l’organisation. Intégrant les affaires, reversant des pots de vin à des agents pour les couvrir.
Mais voilà la prévisible case prison tombe comme un couperet et cette période va devenir une révélation pour Johno qui va littéralement changer durant son séjour. C’est ainsi que nous le retrouvons à la sortie de la prison, encore jeune homme, avec un de ses enfants à charge, une femme aux abonnés absents et une fille qui a suivi sa mère.
Cet enfant, Danny, est le second électrochoc qui va reconstruire notre homme et le changer littéralement. De son coté Shane récidive, retourne en prison et intègre la pègre. Mais peut-on réellement faire un trait sur le passé ? Et les amis d’enfance disparaissent-ils à tout jamais ?
Découverte de cet auteur, Alan Duff, auteur d’une trilogie visiblement remarquable sur les Maories, publiée chez Actes Sud depuis 1996 je n’avais jamais entendu parler de cet écrivain.
Evoluant dans un style minimaliste, privilégiant l’action et les dialogues à de longues pages de description. Le travail d’ambiance et la construction des personnages sont minutieusement orchestrés, les personnages de Frederick et de Danny sont incroyablement plus fins et complexes qu’il n’y parait. Le réalisme prime.
Mon seul point négatif est le démarrage trop rapide, j’aurais peut-être aimé un peu plus de développement sur l’enfance de Shane et Johno, mais une fois cette partie passée les pions se mettent en place et l’histoire se déploie pour nous donner un très grand spectacle.
Danny Boy est un très bon « page-turner » qui n’est pas sans rappeler les romans noirs de George Pelecanos avec cette même sensibilité et tension, ce même réalisme social.
Actes Sud
Lettres des Antipodes
399 pages
Ted