Passeur d’âmes – Golo Zhao

Une jeune fille échappe à de nombreux accidents de la circulation au même carrefour. Elle sent quelquefois une présence peu avant. Un pompier, durant un sauvetage, se rappelle de son premier amour. Trois enfants, effrayés par la vieille vendeuse du bazar, sympathisent néanmoins avec sa petite-fille. Un enfant, insensible à la douleur, se lie d’amitié avec une jeune fille trop ronde et également ostracisée. Un vieux monsieur, vendeur dans un magasin d’appareils photo, décède et laisse sa femme avec ses souvenirs.

Il est toujours périlleux de s’essayer au résumé quand on est en présence d’un recueil de nouvelles. Il ne s’agit donc que d’un bref résumé de chacune, et j’omets même volontairement la dernière, qui est en fait celle qui fait le lien entre toutes et qui justifie le titre de l’ouvrage.

Je dois bien avouer que je ne m’étais pas encore laissé tenter par l’oeuvre de Golo Zhao. Elle me paraissait trop colorée, trop « simple ». Je ne pouvais être plus éloigné de la vérité ! Même si le dessin peut paraître basique au premier regard, il n’en est rien. En fait il est épuré et par là même ne surcharge pas le regard pendant la lecture mais fourmille de détails quand on regarde de plus près.

Cet auteur est un vrai poète. Il livre un recueil empreint de nostalgie et de douceur, dans lequel le rire et les larmes se côtoient, voire se mêlent ! Il me semblait avoir tout ressenti en BD asiatiques, notamment grâce à Goggles, mais Golo Zhao vient de me remettre les pendules à l’heure et m’évitera de jouer les blasés pour un long moment encore !

Ce livre m’a permis de retrouver pendant un instant les sensations du premier amour, de l’enfance. Ce goût si particulier qu’ont les premiers flirts revient immédiatement en mémoire, car cette œuvre est un hymne à l’innocence et à la sincérité que l’on déploie, voire que l’on se découvre à ce moment-là. Un livre comme j’en lirai peu cette année !

Editions Cambourakis
176 pages

Jérémy