Tam et Richie sont deux poseurs de clôtures, celles chargées de retenir le bétail, pour le compte de Donald et de sa boîte installée dans une ancienne ferme retapée. Ces Ecossais amateurs de bières et de clopes – très laxistes sur l’hygiène et le travail – ont une carrière sans ambition toute tracée : planter des poteaux et passer leurs soirées au pub du coin.
C’était sans compter sur les ambitions professionnelles de Donald et sa volonté de s’exporter de l’autre côté de la frontière écossaise. Les flanquant d’un tout nouveau contremaitre anglais et d’une caravane miteuse les voila en route pour Upper Bowland, petite bourgade du fin fond de l’Angleterre, pour exécuter la pose d’une immense clôture sur une colline.
Le travail est usant et abrutissant mais heureusement à Upper Bowland « Queen’s Head » est le pub du coin qui va sauver leurs soirées et illuminer leurs routines, à moins que la rencontre des frères Hall et leurs looks de boucher ne vienne tout gâcher, car parait-il, ils font eux aussi dans la pose de clôtures…
Premier roman de Magnus Mills, sorti en 1998 en Angleterre et publié une première fois par 10/18 en France en 2002, Retenir les bêtes dévoile un auteur drôle et fin, qui aime la comédie noire. Tout comme « Sur le départ » (publié par Cambourakis en 2013) l’humour est omniprésent, les ambiances parfois grinçantes souvent absurdes font sourire et très vite on se retrouve à dévorer le roman d’une traite sans s’en apercevoir.
Mais Magnus Mills dans son style simpliste et piquant remet aussi la réalité en face, que ce soit le travail, le rapport aux hommes, le pouvoir, la mort tout est question de point de vue pour lui. Le lecteur se retrouve parfois dérouté par la réaction des personnages face à certaines situations et le cocasse finit souvent par faire réfléchir.
Un roman court, efficace, un excellent divertissement drôle et intelligent. A classer quelque part entre « Mais qui a tué Harry ?» de Jack Trevor Story, « Petit meurtre entre amis » et les comédies de Ken Loach.
Ted