Quelque part dans la littérature américaine les paysages splendides d’Amérique du Nord ont rencontré les conteurs modernes ; les histoires et on-dit ont croisé le chemin de ces écrivains contemporains pour créer ce style si particulier, si unique qu’est le « Nature Writing ».
Un style où la nature est une ambiance, un lieu et un personnage à la fois, un style ou l’Homme est dépassé par quelque chose de plus grand. Jim Harrison nous l’a énormément prouvé, Thoreau l’a sublimé et Jack London transcendé.
Kim Zupan est un nouveau venu dans le style. Un auteur qui a pris le temps de vivre plusieurs vies avant de remettre son habit de conteur et de nous livrer son premier roman « Les Arpenteurs ». Fort de son expérience et de son goût pour une littérature intelligente, nous assistons à une véritable révélation et un coup de génie de la part de Gallmeister en misant sur cet auteur.
Dans le pays où les hommes se cachent pour mourir – Le Montana – L’adjoint Millimaki se retrouve bien malgré lui le geôlier d’un étrange septuagénaire aux paluches disproportionnées, fumant cigarettes sur cigarettes et ayant une furieuse envie de lui raconter sa vie.
Cet homme – John Gload – dans son Montana adoré est un assassin à la carrière bien remplie, carrière qu’il a commencé tôt, offrant au fil de son récit à l’adjoint les détails de certains de ses crimes.
Dans un rythme lent et quasiment hypnotique, ces deux personnages se font écho, se complètent et offrent une histoire des plus intéressante. Dans un genre qui a des limites bien définies, Kim Zupan dévoile un univers avec de nouveaux codes, une nouvelle dynamique et surtout un style d’écriture impeccable qui colle au plus près de son histoire.
« Les arpenteurs » est une réussite, il se dévore et même se relit avec beaucoup de plaisir. Gallmeister tout comme pour Bruce Machart nous révèle encore une fois un auteur de talent qui mérite toute notre attention.
Gallmeister
275 pages
Ted