Pomponette Iconodouble a un besoin frénétique de baiser à intervalles réguliers, avec ou sans partenaire. Cette nymphomane exigeante dépend complètement des volontés de son clito. Mais sa route va croiser le presque turc Salouman Rastaquère ; cet étalon, qui lui inspire les mystères de l’orient, va lui tournebouler le ciboulot, lui vriller son corps, fragile et frêle dans ses mains de turc conquérant, et la perdre dans les méandres de la sexualité la plus torride et intense qu’elle n’a jamais connue. Mais ce bel amant est reparti, en terre ottomane à l’en croire, n’écoutant que son cœur – et son clito – faisant fit des bonnes manières, l’héroïne va s’envoler pour Istanbul et se perdre dans ce monde inconnu qui lui réserve bien des surprises.
Ainsi avec « Dans la queue le venin » Claro s’aventure dans les territoires du roman érotique. Dans cette quête d’un amour – physique et psychique – perdu Pomponette s’égare chez les ottomans et est engloutie par cette culture à la fois prude et envoûtante, remplie de mystères et de délices. Salouman, bête de sexe, aura su laisser son empreinte en elle au point qu’elle aille se perdre dans Istanbul en espérant retrouver sa trace. Ce roman est une ode à l’amour, l’aventure et la découverte des autres.
« Pomponette n’est pas fille de foi, mais se sachant mortelle, parce qu’obnubilée par la baise, elle aime à penser qu’il existe peut-être, derrière tout ce micmac, un artisan contrit qui a pris sa retraite mais pousse encore parfois la chansonnette. Un démiurge las qui de temps à autre en remet une couche. L’au-delà ? elle y pense, il est vrai, mais uniquement en serrant les cuisses et en se mordant la lèvre, quand les cloisons sont si fines qu’il vaut mieux éviter de gueuler comme une femelle de putois au moment de lâcher prise. Quand la petite mort propulse dans l’antichambre de la grande pâmoison. La notion de septième ciel, on le comprend aisément, ne saurait la laisser indifférente. Le musulman, lui, est bien persuadé d’avoir rendez-vous dans les nues avec un contingent de houris ; elle ne serait donc pas étonnée que des joueurs de hockey l’attendent, elle, en polissant doucement l’arrondi de leur crosse. »
Dans un style à la fois drôle et poétique, rempli de malices et de vices Claro s’amuse et délecte le lecteur de sa prose électrique. Roman court, intense et diablement bien rythmé, ce texte est une merveille de conte érotique, d’hommages à une mégalopole qui est remplie de mystères et d’intrigues pour la plupart des occidentaux. « Dans la queue le venin » est un régal.
L’arbre vengeur
150 pages
Ted.