Le labyrinthe du Minotaure est une attraction dans un parc d’attraction sur la Crête. La légende perdant de sa superbe et personne n’arrivant à vaincre le puissant Minotaure, Minos – le roi- et Dédale – son assistant – se lancent dans un pari fou : si un héros arrive à vaincre le Minotaure la main de la première fille de Minos – donc Ariane- lui sera donnée. Cela tombe bien Thésée – un héros justement – veut en découdre avec la terrible bête et son attaché de presse en profite pour signer un joli contrat.
Quelle fulgurance pour un premier roman, que de magie à chaque page. Un auteur qui ose et qui le fait intelligemment. En choisissant de se réapproprier le mythe du Minotaure, d’Ariane et de toute la clique de l’époque, il nous régale avec ce texte à la fois burlesque, poétique, touchant et critique.
La complexité des personnages; les errances d’Ariane, la quête d’une seconde jeunesse à travers un dernier coup d’éclat du vieillissant Minos, la fougue de la nymphette Phèdre, Pasiphaé cherchant une réalité plus enchanteresse à travers l’alcool et un héros opportuniste, bien encadré par son attaché de presse, tout est parfait, rien ne pêche, aucun personnage n’est inintéressant. Le rythme nous balade, les descriptions sont concises et marquantes, l’ambiance nous plonge dans un univers enchanteur et inquiétant, on attend le dénouement de l’histoire avec une certaine envie mélangée à de la crainte.
Le meilleur premier roman que j’ai pu lire depuis ces deux, trois dernières années. En se réappropriant un mythe connu et en choisissant de le transposer de nos jours dans un parc d’attraction l’auteur offre un texte puissant.
Le nouvel Attila continue son bonhomme de chemin et fait de plus en plus référence de qualité d’édition, outre des choix audacieux tel que « Comment élever votre Volkswagen » de Christopher Boucher, la maison d’édition aura su nous offrir quelques perles rares de la littérature française comme « Aujourd’hui l’abyme » de Jérôme Baccelli et nous présenter de nouveaux auteurs tel que Gauz et son puissant « Debout-Payé » ou encore « Le paradis des autres » de l’américain Joshua Cohen. Avec « Ariane dans le labyrinthe » l’éditeur nous montre que 2015 risque d’être l’année du Nouvel Attila tant la pertinence du choix d’éditions monte en puissance à chaque sortie. Un auteur à découvrir et une maison d’éditions à suivre !
Le nouvel Attila
260 pages
Ted