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X- J. J. Connolly

Il est un dealer. Non pas de ceux qui vont vendre une ou deux barrettes par jour à la sortie des lycées. Vous ne le trouverez pas non plus à la sortie des boîtes de nuit à essayer de fourguer des petits sachets de poudre blanche. Non, là on parle de gros volumes, de kilos. Il s’est fait un réseau d’amis qui lui permettent de rester le plus discret possible. Morty le grand black, gentil comme tout jusqu’à ce que le sang lui monte à la tête et qu’il décide de péter la vôtre ! Gene, le garde du corps un peu mutique prêt à faire tout ce que son patron lui demandera. Et au sommet, le patron, Jimmy Price. Il est le parrain de tout ce petit monde, arrogant, un peu sûr de lui.
Le héros approche de ses trente ans, date fatidique à laquelle il espère pouvoir raccrocher et quitter ce milieu afin de profiter de ses revenus (pas très) durement acquis. Alors quand il est convoqué par le boss afin de se voir confier la mission de retrouver une jeune fille, il espère bien la mener à bien rapidement. Dans le même temps, un des gangs tape-à-l’œil avec qui il fait affaire de temps en temps lui propose l’affaire du siècle. Sa retraite sera définitivement dorée… ou pas du tout !
X permet de jeter un œil nouveau sur le polar à l’anglaise, avec ses multiples personnages et ses rebondissements à foison. On n’a jamais le temps de s’ennuyer, le rythme est presque éreintant. Telle une séance musclée de montagnes russes, une fois le récit lancé, tout s’enchaîne dans un mouvement continu avec ses trahisons, ses coups de poker et ses révélations.
L’écriture est fluide et l’on sent l’influence que ce roman a pu avoir sur toute la vague de films de gangsters anglais sortis un peu plus tard (Snatch ou Arnaque, Crime et Botanique entre autres exemples). Le personnage principal, tellement discret dans le milieu que l’on n’apprend même pas son nom tout au long du livre raconté à la première personne, semble croire maîtriser son destin jusqu’au moment où, tels des grains de sable dans les engrenages, les événements le poussent à revoir sa position au sein de la grande chaîne alimentaire du banditisme.
X est un livre riche, que l’on se trouvera à relire afin de s’imprégner des personnages décrits dedans et à savourer chacune de leurs interventions, pleines d’une gouaille comme l’on en trouve que chez les plus talentueux dialoguistes. Le livre sort alors que l’on fête ses 15 ans, et c’est encore et toujours une référence en Grande-Bretagne. A lire sans délai et sans aucune hésitation.

-Connolly-XEditions Sonatine
Traduction : Fabrice Pointeau
439 pages

Jérémy

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Chronique/Co-Fondateur

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Un commentaire

  1. C’est sûr que JJ Connolly a influencé un film comme Snatch… mais pas Arnaque, crime et botanique… qui est sorti trois ans avant The Layer Cake (en français: X). Mais c’est bien Matthew Vaughn, leur producteur, qui a réalisé et produit The Layer Cake, que Guy Ritchie ne voulait plus faire. Vous avez dit “embrouille”?
    Quoi qu’il en soit, JJ Connolly en a écrit la suite, Viva LA Madness, toujours aussi déjanté, et qui réussit la prouesse de démontrer que le grand banditisme conduit à la politique… et vice-versa !
    A lire avec l’accent Cockney.

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