« Les fleurs vénéneuses immaculées s’étalaient en éventail sur la poitrine nue de la jeune femme. Dans la lumière de l’aube, des gouttes de rosée luisaient à la surface des tiges tachetées de rouge qui frémissaient sous l’effet de la brise. » L’implicite y est délicieux, l’atmosphère authentique et les sensations sont quant à elles, bien réelles. La prose poétique et la beauté de la langue, embellies de leur traduction, composent un véritable plaisir de lecture. Inger Wolf et Frédéric Fourreau sont de formidables « metteurs en scène » qui vous emmènent au cœur de ce sous-bois scandinave et de la ville danoise d’Arhus. Tout vous y semble si palpable…Vous aussi faites partie de ces individus qui s’attroupent autour du corps mort d’Anna.
La mise en scène du corps est théâtrale et froidement réfléchie, pourtant tout laisse à penser qu’un dégénéré aurait violé cette femme avant de la tuer. Mais certains indices ne collent pas et d’autres viennent brouiller les pistes. Rituel sataniste ? Passion funeste ? Jalousie maladive ? Tout est possible au creux de la nuit noire de cette fin Septembre.
C’est alors une course contre la montre qui s’engage, rythmée par l’écriture dynamique et audacieuse d’Inger Wolf. L’intrigue décolle rapidement et les différentes facettes de l’enquête s’imbriquent à vive allure. Les brefs et intenses chapitres nous laissent souvent sur notre faim et invitent à nous engager toujours plus loin dans la lecture. Les personnages quant à eux semblent prisonniers de cet engrenage infernal qui les oblige à ne jamais baisser leur garde, les derniers jours de Septembre ayant un goût décisif. Mais nos enquêteurs sont acharnés, bien décidés à retrouver le responsable des deux meurtres…Oui, deux. Polar pour sûr, thriller tout autant ! Prévoyez donc le port du casque pour un final à cent à l’heure…
L’enquête est menée de front par Lisa, experte informatique et Daniel, loup solitaire, ils ne se connaissent pas vraiment, ne s’apprécient pas davantage mais vont devoir faire avec. Si Daniel Trokic est donné comme le personnage principal de cette série, Lisa n’est pourtant jamais reléguée au second plan et il est bon de suivre cette héroïne à travers les yeux d’une femme. Leur rôle est par ailleurs équitablement déterminant pour la résolution de cette affaire. C’est d’ailleurs deux récits qui parfois se rencontrent et se mêlent révélant ainsi la complémentarité des deux enquêteurs. Cette dualité est d’un réel intérêt tant elle dispense force et énergie au texte. Noir Septembre n’est pas un court roman et pourtant je regrette qu’il n’ait pas été développé plus encore, ce qui aurait permis de faire durer le plaisir ! Car Noir Septembre ne se lit pas, il se dévore avidement et sans modération aucune. Je serai donc ravie de retrouver la future enquête de Daniel Trokic qui devrait voir le jour l’année prochaine.
Editions Mirobole
Traduction Frédéric Fourreau
346 pages
Lucie
Avec plaisir ! Et Monia, si tu veux passer un bon moment n’hésite surtout pas, celui-ci ou n’importe quel autre des éditions Mirobole…
Les yeux fermés !
Tu me donnes envie de lire ce polar et de découvrir cet auteur qui m’a l’air très talentueux ! En plus j’aime découvrir d’autres villes, d’autres pays dans la lecture, et si en plus le fond est une excellente enquête, alors… 🙂
Eh oui, Lucie, l’an prochain, Trokic revient, promis! Merci pour cette lecture!