« J’étais Princesse Be-Bop, selon papa, d’ascendance musicale royale, fille du légendaire Joe Albany. J’avais l’oreille exercée et dans mes veines coulait le sang le plus bleu, le plus mélodieux. »
« Low Down » c’est l’histoire du pianiste de jazz/ be-bop de génie Joe Albany, mais ce n’est pas son histoire sur scène. C’est l’histoire du Joe Albany du quotidien, de ses origines, de sa dépendance à l’héroïne et surtout, surtout, son histoire fusionnelle avec sa fille. Amy Jo, née de deux parents toxicomanes, qui se retrouve à vivre avec son père très jeune le jour où sa mère les abandonne. Dans le Los Angeles des années 60, comment une petite fille va côtoyer Chet Barker, Charlie Parker, Louis Armstrong et d’autres musiciens de génie, mais c’est également l’apprentissage de cette jeune fille dans un milieu de camés et de gens plus ou moins fréquentables.
« Low Down » est une déclaration d’amour d’une fille à son père, une sorte de remerciement d’avoir été ce qu’il a été pour elle, que même si les choses n’ont pas été parfaites, et bien c’était quand même des moments précieux à ses yeux.
Avec une écriture simple et efficace, mais une écriture pleine de vie, Amy Jo Albany fait découvrir aux lecteurs une enfance aussi enchanteresse que douteuse, des passages incroyables et d’autres beaucoup plus sinistres, un Los Angeles aussi beau qu’impitoyable. L’initiation à la vie de la jeune Amy Jo est assez personnelle et unique, cette enfant passionnée par son père et la musique, empathique et émerveillée par la plupart de ses rencontres, cette jeune fille qui va côtoyer aussi bien les musiciens, les toxicos, les acteurs pornos que des pervers et des proxénètes mal intentionnés. Elle empreinte des chemins de traverses qui rendent son histoire encore plus passionnante. Ce conte (autobiographique) moderne est d’une rare sensibilité et ce malgré la rudesse de certains passages.
« Dès 1977, même si je gardais toujours un certain degré d’espoir pour Papa et moi-même, je savais au fond de moi que ce navire avait pris la mer des années plus tôt, et s’était perdu avec sa cargaison de promesses brisées et de déceptions. »
Ce livre n’est pas sans rappeler les publications de 13 ème note éditions, certains auteurs du moins. Ce court texte est puissant et prend aux tripes, il plonge le lecteur dans un univers sidérant et la simplicité d’écriture de l’auteure fait presque entendre la musique de son père. Une belle déclaration d’amour, une autobiographie drôle et poignante, et très certainement une future adaptation cinématographique des plus intéressante.
Le Nouvel Attila,
Trad. Clélia Laventure,
190 pages.
Ted.
Un commentaire
Pingback: O. P. (Ordre Public) — Ramón Sender -