« Qu’arrive-t-il lorsque des amis grandissent côte à côte mais prennent des décisions et des chemins radicalement divergents ? Peuvent-ils encore voyager ensemble malgré leurs différences ? ». Voilà les premières questions qui ouvrent En Chine avec Green Day ?!! d’Aaron Cometbus, traduit par Emmanuel Parzy aux éditions Tahin Party. Ces questions irriguent le livre qu’Aaron Cometbus a écrit après avoir suivi la tournée de Green Day en Asie. Bien avant cela, l’auteur américain a été roadie pour ces fameux punks de Berkeley.
Les réponses viennent assez rapidement pour laisser la place à l’éloge d’une longue camaraderie. Un fossé sépare le groupe starifié labellisé chez Warner et Aaron Cometbus dont l’attachement à l’éthique punk reste inchangé. Pourtant cela n’empêchera pas l’écrivain d’apprécier ces retrouvailles et de s’interroger sur la notion d’altérité dans l’amitié.
Certain.e.s avaient déjà découvert Cometbus avec Un bestiaire de bouquinistes paru aux mêmes éditions ou avec Le Retour à la terre et Double Duce parus chez Demain les flammes. Dans En Chine avec Green Day ?!! , on découvre une facette plus intime de l’écrivain inconnu le plus connu des États-Unis.
Aaron Cometbus décrit avec une grande tendresse son rapport à l’amitié. C’est aussi une découverte des fans asiatiques de Green Day et un récit de voyage un peu particulier, l’auteur s’autorisant de rares moments d’excursions dans les villes où passe la tournée.
La sincérité qui ressort d’En Chine avec Green Day ?!! est terriblement touchante. Même quand l’auteur underground se laisse aller à exagérer les traits de ses camarades, il revient toujours sur ses propos pour dresser un portrait plus fidèle. On voit à travers ce récit un attachement coûte que coûte aux membres de Green Day. Ce n’est pas de la nostalgie, simplement le constat que tout change et évolue.
Même si Green Day est devenu un produit commercialisable, Aaron Cometbus perce les carapaces pour y dénicher les vrais visages de ces amis. L’exclamation du titre s’apaise au fil des pages pour se transformer en trois petits points, un peu rêveurs. Oui même dans ce monde, l’amitié est parfois plus forte que les lois du marché culturel.
Traduit de l’anglais (États-unis) par Emmanuel Parzy
181p
Adrien