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Abarat – Clive Barker

Abarat est un roman de Clive Barker, publié en anglais en 2002 (la traduction française est sortie en 2008)

Pour être plus précis, l’Abarat dont nous parlerons aujourd’hui est le premier roman d’une série qui contient trois tomes.

Dans un élan de nostalgie pour son enfance de lectrice jeune et innocente, votre humble narratrice a récemment repris le premier tome qu’elle avait découvert dans une bibliothèque municipale, totalement au hasard et, attirée par la couverture, avait décidé d’en faire sa lecture de la semaine.

Autobiographie à part, Abarat est un livre que vous pouvez découvrir peu importe votre âge.

Vous connaissez probablement Clive Barker comme un maître de l’horreur, auteur du roman Hellraiser et scénariste de son adaptation à l’écran. Son oeuvre est immense et vaut la peine d’être consultée à la nouvelle près. Mais votre humble narratrice a d’abord connu le Clive Barker écrivain de fantasy pour jeunes lecteurs (et heureusement que ses parents ne connaissaient pas non plus le Clive Barker maître de l’horreur ou votre humble narratrice n’aurait jamais eu l’occasion de découvrir Abarat)

Car Abarat est le roman qui confirme que Clive Barker est doué dans tous les genres qu’il entreprend.

Mise en contexte : Candy Quackenbush est une adolescente américaine qui s’ennuie à mourir dans sa petite ville natale. Un jour, dans un acte de rébellion, elle fuit son lycée et se retrouve au milieu d’un champ. Là, elle invoque, totalement involontairement, Izabella, la mer d’un autre monde qui l’entraîne vers des horizons inconnus. Candy se retrouve donc à Abarat, l’archipel de vingt-cinq îles où elle courra d’aventure en aventure.

Abarat est avant tout un roman extrêmement rafraichissant. Le lecteur est pris dans un tourbillon de rencontres avec des créatures toutes les plus étranges les unes que les autres, d’aventures dignes des romans picaresques, de découvertes aussi merveilleuses que des récits d’explorateurs. L’auteur donne à son roman quelque chose de grotesque et de chaotique qui résonnera probablement avec les souvenirs que vous avez des mondes imaginaires de votre enfance. Oubliez les ouvrages de fantasy avec un univers construit, organisé, arrangé jusqu’au détail des relations étrangères entre deux royaumes. Abarat est spontané et énergique : le lecteur n’a pas plus d’informations que nécessaires pour pouvoir suivre Candy dans son périple.

Le roman ne manque cependant pas de profondeur. Candy apparait comme le protagoniste parfait : une jeune fille ennuyée par son monde qui finit par atterrir dans un autre. On dirait une Alice au Pays des Merveilles moderne, bien qu’aucune allusion trop lourde ne soit faite à l’oeuvre de Lewis Carroll. Mais derrière cette facade de la jeune fille innocente se cache une histoire bien plus sombre : la famille de Candy est déchirée entre un père alcoolique et une mère porteuse d’un très lourd secret. Beaucoup d’adolescents se retrouveront dans Candy Quackenbush, la jeune fille rebelle et ingénieuse qui fait face à de nombreuses figures d’autorité pour sauver son ami abaratien et, au cours de ses aventures, se révèle être bien plus que la fille qui a invoqué la mer Izabella par hasard.

Certes, l’histoire de la jeune fille qui ne savait pas qu’elle fait en réalité partie du monde merveilleux où elle se retrouve est vue et revue. Vous allez me dire : ”Bon, tant qu’elle n’est pas la princesse perdue, celle qui représente le dernier espoir etc, tout va bien.” Ce à quoi votre humble narratrice vous répondra qu’elle a de mauvaises nouvelles pour vous. Il est vrai qu’on retrouve de nombreux clichés de la fantasy dans ce roman, mais Clive Barker réussit à manier ces clichés avec une certaine innocence qui a autant plu à votre humble narratrice lors de sa deuxième lecture que lors de sa première lecture. Votre humble narratrice vous laisse décrypter ce message en lisant Abarat.

Que vous dire de plus pour vous convaincre d’ouvrir ce magnifique roman ? Les noms des personnages sont ingénieux et grotesques comme ceux des personnages de contes de fées. Les illustrations, peintes par Clive Barker lui-même, vous emporteront au-delà de ce vous pensiez pouvoir imaginer. Le roman offre ce mélange fascinant entre merveille et horreur que vous n’aviez plus lu depuis votre enfance. l’action vous laissera rarement respirer…

Votre humble narratrice pourrait penser à des milliers de raisons pour que vous lisiez ce livre, mais préfère vous le laisser découvrir par vous-même. Lisez-le, faîtes-le lire à vos enfants, à vos jeunes cousins, bref, nourrissez votre imagination.

Abarat cover

471 pages

Le Livre de Poche

Anne-Victoire

À propos Anne-Victoire

Chroniqueuse

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