Il y a depuis quelques temps dans la littérature U.S un besoin de retour au style plus conventionnel par la forme mais plus expérimental par le fond. Une sorte de rejet du post-modernisme et de la littérature pour « Hipster » à la Bret E. Ellis et consort. Une nouvelle tranche d’auteurs émergeants, jeunes trentenaires, débarquent et ils veulent proposer une alternative à tout ce marasme littéraire. Osant marier la S.F, le fantastique, avec un réalisme littéraire très « McCarthien » pour Adam Novy, nous n’avons pas fini d’entendre parler de cette nouvelle vague qui devrait être assez phénoménale si la qualité est constante et surtout du même acabit que La Cité Des Oiseaux.
Autant le dire de suite, ce roman est un chef d’œuvre et figurera très certainement sur ma liste des 5 meilleurs romans à être publiés cette année. Sorti en catimini en janvier 2013 aux éditions Inculte je n’en avais jamais entendu parler jusqu’à ce que mon libraire me le suggère en septembre dernier.
Pour faire simple, dans un monde qui est le nôtre, mais pas tout à fait, une ville où cohabitent un juge tyrannique et son armée de « Rougenoirs », juge ayant la mainmise sur la ville, des gitans ultra communautaires et superstitieux, deux suédois énigmatiques et des nuées d’oiseaux. Un monde où une partie des citoyens vit à la surface et l’autre moitié vit sous terre dans d’antiques galeries creusées pendant la guerre contre la Hongrie. Mais les deux suédois, un père et son fils, qui ont un don pour le moins original… peuvent contrôler les oiseaux. A moins qu’il ne faille parler des gitans de leurs modes de vie, de leur musique et de leur croyance ? Ou peut-être bien que la fille du juge a un rôle important dans cette histoire, quant aux oiseaux …
Dans tous les cas ce chassé croisé a tous les signes de la grande tragédie.
L’univers est dense, complet et largement détaillé par l’auteur. Le style narratif archi-classique donne un rythme et une ambiance unique. Adam Novy a écrit un premier roman complètement atypique en prenant les tendances littéraires à contre courant. Récit dystopique, empruntant de bonnes idées à plusieurs courants littéraires mais surtout à la symbolique religieuse et les tragédies grecques. Roman de la rébellion, œuvre initiatique et protéiforme évoluant au rythme des personnages, final grandiose et grandiloquent il se murmurerait qu’une suite serait en cours d’écriture…
360 pages
Éditions Inculte
Ted