Alan Moore / Dave Gibbons – Watchmen
Le Comédien est mort. Cet événement va déclencher une suite d’événements chez les Watchmen, son ancienne équipe de super-héros. Le Dr Manhattan, Mlle Jupiter, Le Hibou, Rorschach et Ozymandias voient leurs vies bouleversées par ce meurtre. Vont-ils reprendre les masques, abandonnés plusieurs années plus tôt suite à une loi « anti-masques », ou laisser la justice suivre son cours normal. D’autant plus que dans le même temps, l’apocalypse nucléaire guette dans un monde en pleine guerre froide.
Oubliez tous les super-héros dont vous avez jamais entendu parler ! Ceux-ci sont ancrés dans le réel comme aucun autre avant eux. Rorschach présente un profil plus digne d’un psychopathe que d’un super-héros, le comédien aurait été le grand méchant de nombres d’autres séries, Dr Manhattan est un dieu dépressif omnipotent et omniscient… Ces héros ne sont ni fantasmés, ni parodiés, ils ne sont que le triste reflet de l’époque qui les a vu naître.
J’avais déjà trouvé des comics présentant une grande densité au niveau des enjeux, des personnages, mais jamais je n’avais vu un niveau de complexité pareil. Ce livre est un univers, et pas un modèle simplifié du notre. C’est une uchronie dans laquelle, en 1985, le président des États-Unis a la main sur le bouton, prêt à faire s’annihiler son pays et l’URSS.
Un univers riche et sombre, des personnages approfondis et travaillés, une histoire dense et rythmée… C’est sans doute, et j’en conviens, beaucoup de superlatifs pour une seule œuvre, mais si l’on regarde tous les super-héros actuels qui prennent des virages plus sombres et adultes, je n’y vois qu’une source d’inspiration…
Pour conclure, ce livre est à la fois la fondation et le condensé de tout ce que l’on croise chez les super-héros modernes. Une œuvre si riche que toutes les informations livrées dans cette chronique ne font qu’en effleurer l’étendue !
Jérémy