Tout commence un soir, lorsque Alessandro Mercuri est en voyage à Los Angeles. Il loue un film dans un vidéoclub puis se rend compte que, coïncidence ou destin, le décor de l’action qui se déroule sur le petit écran n’est autre que l’hôtel dans lequel il séjourne en ce moment même.
Il entreprend alors une enquête pareille à nulle autre, reliant le mythe à l’Histoire, la réalité des sépultures anciennes à l’élucubration des décors en carton-pâte.
C’est ainsi que Hollywood (le bois de houx) anciennement Hollywoodland, devient le terrain de recherches et d’études où l’auteur ne laisse rien au hasard, explorant des pistes diverses et variées allant des cités mythologiques de la Lémurie et de l’Atlantide en passant par les extra-terrestres ou encore la légende de Moïse.
” Je partis à la recherche d’une personne prête à me confier ses expériences stellaires, une femme qui aurait été enlevée par… par… par des… des extraterrestres, une femme kidnappée dans les airs puis relâchée sur Terre. J’étais dans le « pays des possibilités illimitées », le pays où, depuis 1947, les témoignages d’apparitions d’ovnis n’avaient eu de cesse d’enflammer l’imaginaire des populations, le pays où, selon Muhammad Ali, l’impossible n’était rien. –Impossible is nothing.
La victime d’un rap cosmique, une personne ravie dans les étoiles est dite « abductée ». Je désirais donc enregistrer le témoignage d’une abduction. Précaution rhétorique oblige, il faudrait nuancer : je désirais enregistrer le témoignage d’une personne affirmant avoir été enlevée par des extraterrestres. ”
De fouilles archéologiques révélant des mers disparues et des mirages de pyramides en stars déchues tombées du haut de la première lettre du panneau Hollywood, emblème de leurs rêves brisés, Alessandro Mercuri crée un nouveau lieu où tout s’entrecroise et prend sens : Holyhood. De ce « quartier sacré », il retrace le cours de ses rêveries en entrecoupant la fiction hollywoodienne à l’Histoire humaine, antique et contemporaine. À la manière de Don Quichotte et d’Ulysse, il doit se perdre, chercher et regrouper les indices disséminés çà et là pour résoudre une grande énigme …
Pour cela, l’auteur s’appuie sur des photos issues d’archives, des citations, des coupures de presse… Autant de références venant ponctuer le récit pour en faire un vrai dossier d’enquête. De plus, le foisonnement de notes en bas de page est tel que nait une odyssée, imbriquée dans la narration principale.
Dans ce premier volume, sobrement sous-titré Guadalupe, California, on trouve des digressions étymologiques et des superpositions entre réel et fiction qui brouillent les pistes tout en s’ouvrant sur de nouvelles possibilités. Le souci du détail est omniprésent, émaillant cette quête où les pensées bondissantes d’Alessandro Mercuri forgent une relecture de l’histoire d’Hollywood, parvenant à la rendre encore plus fantastique et étrange, modelant à partir de sa terre de cinéma et de poussière un nouveau décor : Holyhood.
“ Preposterous, ou comment faire les choses à l’envers. Le pre centre choc avec le posterous, le postérieur. L’avant et l’après, le devant et le derrière sont unis en un mot-valise, inversant l’ordre des choses, donnant l’impression que l’après est antérieur à l’avant, l’avant postérieur à l’après. Ou comment joindre paradoxalement le pre et le post pour signifier l’impossibilité de leur union. ”
Vol. 1 – Guadalupe, California
Éditions Art&fiction
212 pages
Caroline
Bon article, beaucoup d’informations que j’ai tirées de cette nouvelle. Merci pour le partage, bonne journée.