André-François Ruaud fait partie du petit monde de la SF française depuis presque toujours : fondateur du fanzine Yellow submarine, réactivateur de la revue Fiction, il est aujourd’hui directeur littéraire de la maison d’édition lyonnaise Les Moutons électriques et auteur de romans, de livres pour la jeunesse et d’anthologies liées à la culture populaire. A titre indicatif les sommes de travail colossales et réjouissantes que sont “Hercule Poirot, une vie” et “Londres, une physionomie” méritent bien plus qu’un simple coup d’œil !
Un grand merci à lui pour avoir mûrement réfléchi ce beau top 5 : Qu’il est difficile, cet exercice. Pas sitôt la liste bouclée que d’autres titres vous sautent au visage, du genre ah mince je n’ai pas listé le Grand-Maulne, ah zut je n’ai pas pensé à Cent ans de solitude… Mais tant pis, il faut bien savoir s’arrêter à un moment, alors voici ma liste :
Jonathan Strange & Mr Norrell de Susanna Clarke : Souvenir d’une lecture d’été, un mois où je fis traîner volontairement ma lecture tant je n’avais pas envie de ressortir de cette fascinante et drolatique fiction, sorte d’uchronie magique d’une Europe napoléonienne où s’affronte quelques gentlemen sorciers.
The Crow Road de Iain Banks : Un roman non encore traduit de ce grand écrivain écossais récemment disparu, peut-être son plus beau, en tout cas une lecture qui le mois suivant du même été me fascina aussi. Une histoire de famille sur fond de secrets, un côté roman noir, une forte identité écossaise, des personnages prenant pleinement vie.
L’Iris de Suse de Jean Giono : Un roman tardif de l’auteur, qui revient à sa veine rurale lyrique, celle de destins isolés dans une campagne immense, quasiment intemporelle tellement elle est singulière. Et ce style !
L’Éducation sentimentale de Gustave Flaubert : Oui, Flaubert, dont l’éducation nationale dégoute tant de lecteurs possibles, à l’instar d’ailleurs de Giono. Mais oubliez les cours chiants des profs, ce roman est un portrait saisissant et impressionniste d’une époque, avec des personnalités fortes, même le plus secondaire des personnages est entier, vivant, et Frédéric Moreau est le plus admirablement imparfait des individus.
A Single Man (Un Homme au singulier) de Christopher Isherwood : Un immense auteur anglais des années 30 à 60, peu connu en France. “Un Homme au singulier” est l’un de ses derniers romans, et celui où il fictionnalise le plus sa propre vie, celle d’un prof en Californie qu’un jeune étudiant se met à vouloir séduire. Un des grands écrivains gay et un styliste subtil.
Présentation: Julien