AntoinElli Kronauer, Manuela Draeger, Lutz Bassmann.
Caché sous une quantité de signatures Antoine Volodine insuffle à l’écriture française un savant mélange de poésie et d’aisance narrative. Abritant ses textes sous le couvert d’une prose poétique et d’un rythme solennel, Antoine Volodine pourrait bien être un de ces auteurs français qui vous transportent aux frontières de sincères émotions.
Les Aigles puent.
La puanteur. La puanteur de la mort, de métal fondu, d’organismes en décompositions, de goudron, l’odeur de cadavre, de rêves volés, de chimères envolées et d’avenir interrompu à grand coup de bombes. Pensant retourner voir les siens, Gordon Koum, qui après une mission loin de sa ville, retrouve celle-ci ensevelie sous les tirs incessants d’un ennemi invisible. Sur sa route il rencontrera la dépouille intacte d’un rouge-gorge et celle d’un pantin noirci. Devenu ses seuls amis dans ce monde il se confiera à eux et, par le biais de petites histoires, leur contera les gestes d’une communauté de fin du monde, où les plus faibles meurent avant d’avoir pu entrevoir leur futur.
A travers l’histoire de différents protagonistes subissant le courroux d’une société totalitaire et perfectionniste, Lutz Bassman dresse ici un cinglant portrait de celle-ci et offre un récit qui flirte avec la poésie. Vous subirez à travers chaque personnage la vision du monde actuel et les accompagnerez dans leur dernier souffle.
«Des plaques de bétons ou des poutrelles se contractaient en refroidissant, ou à l’inverse, sous l’effet d’un feu intérieur, elles se dilataient. Parfois ces craquements annonçaient une avalanche, mais c’était rare. Ce qui avait devait s’effondrer avait déjà eu toutes les occasions de le faire, et le chaos, d’une certaine manière, avait pris sa forme la plus stable.»
Une véritable prouesse.