« Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. »
Ces vers, vous les connaissez surement. Ils sont tirés du célèbre poème de Victor Hugo Demain dès l’aube, appris par des milliers de petits écoliers. Mais saviez-vous que cette éminente plume, reconnue pour son talent et sa prose, était aussi un chaud lapin qui n’hésitait pas à draguer les compagnes de ses propres fils ? Sacré petit polisson, le Victor !
Dans une autre veine, le grand maitre du roman fantastique H.P Lovecraft était un gros raciste. La créature omniprésente et indescriptible, venue d’ailleurs pour éradiquer l’humanité (blanche) n’est autre qu’une métaphore de sa haine viscérale des personnes racisées ! Classe, Lolo.
Les Bons Gros Bâtards de la littérature regorge d’anecdotes corsées, parfois mignonnes, mais souvent terribles. De Guy de Maupassant, qui passe du naïf bouc émissaire au sac à MST au mystérieux et souvent cité Jean-Baptiste Botul, sans oublier l’anti suffragettes Colette ou encore le serial killer animalier Ernest Hemingway, tous et toutes y passent.
Les plus grands auteurs, ceux que l’on étudie, dont les rues portent les noms, reconnus comme les plus grands génies littéraires de tous les temps, étaient bien gratinés.
D’ailleurs, le titre lui-même fait référence au Bon Gros Géant de Roald Dahl, qui a dérapé lui aussi (eh oui…).
Aurélien Fernandez et PoPésie proposent des biographies tout à fait nouvelles, mêlant humour et savoir. Car ce livre est tout aussi facétieux qu’instructif ! En effet, le duo prend soin d’indiquer qu’il est compliqué de démêler le vrai du faux. Les Bons Gros Bâtards de la littérature se veut amusant mais aussi sérieux et sourcé.
Propos racistes, sexistes, homophobes et antisémites, citations de gros bâtards (dont les frères Goncourt ne sont pas sans restes !) plusieurs rubriques se glissent entre les récits de vie dessinés, pour une plongée savoureuse et peut-être parfois teintée de désillusion, dans la pataugeoire des grands noms de la littérature.
Éditions Lapin
122 pages
Caroline