« Neuf sur la terre contre onze dans l’onde
et l’infini s’embrase en me mettant au monde »
Pour trouver la réponse à l’humanité, les savants de l’Institut pour la Science Impure créent Epiktistes, la machine ktistèque. Constitué de cellogel, matière qui permet de contenir les précis des choses terrestres, Epikt est nourri des esprits de ses parents fondateurs et autres penseurs qui les entourent. Il s’emplit également des consciences de tout ce qui constitue le monde, afin d’en acquérir une connaissance totale, et de répondre à la question. Mais laquelle d’ailleurs ?
Condensé de toutes les pensées, les réflexions et les interrogations humaines, connectée à la terre, aux cieux, aux bêtes, la machine ktistèque développe une connaissance empirique et philosophique de la vie et de l’univers, intuitionne ce qu’il ne peut connaître de visu. Loin d’être une machine froide, rigoureuse et métallique, Epikt, compendium de l’humanité, se plonge dans les questionnements et les recherches qui guident les humains depuis toujours. Inspirer l’amour à tous, comprendre l’univers… Et trouver Estrevin.
« Echec et collision dans la rivalité qui gronde,
un roi et un géant ébranleront le monde »
Autobiographie d’une machine ktistèque, réédition de Tous à Estrevin!, n’est pas un roman de R.A. Lafferty. C’est une histoire rapportée par Lafferty, comme il est bien précisé au début de l’ouvrage avec ces lettres expliquant comment, lors d’un rassemblement d’écrivains de science-fiction, Lafferty a été abordé par l’un des prolongements de la machine ktistèque qui lui a remis l’histoire de ses premiers mois.
Autobiographie d’une machine ktistèque est plus qu’un roman, c’est un poème, un chemin de perdition, une ébauche de partition pour y écrire la musique des sphères qui résonne et scintille à chaque page.
On y trouve de l’absurde, du non-sens, de la poésie, de l’expérimentation littéraire. La construction du livre interdit toute pose de celui-ci en cours de lecture! Chaque chapitre se termine sur une phrase coupée en son milieu qui reprend au suivant.
Roman sur les interrogation vaines qui font les humains, la vie et la richesse du monde, sur le lâcher-prise, il faut se laisser tomber dans ce texte absolument atypique, qui conte une création, une réflexion, une humanisation. Entre métaphores, références détournées, retournées, balades dans les pensées, Autobiographie est une immersion dans une folie douce, la construction, la création et l’affrontement, du rien, du tout, du quoi, du où, du pourquoi du comment.
Un grand et beau texte, accrocheur et hypnotisant, un vrai poème cosmique.
286 pages
Actes Sud, Exofictions
Marcelline