Vous en connaissez vous des polars sur la pré-histoire ?
L’homme-qui-dessine a un rôle bien particulier au sein de sa tribu. En charge de dessiner le monde tel qui le découvre sur des petits bouts d’écorces, il sillonne le monde afin de rapporter les connaissances à son peuple. Sa quête, transmise de générations en générations revêt une importance capitale. Il en va du souvenir, de la mémoire et de l’apprentissage de toute sa tribu.
Au cour de ses pérégrinations artistiques, il découvre, par pur hasard, un corps mystérieusement assassiné. Pris sur le fait et capturé par la tribu des Hommes-qui-savent, l’homme-qui-dessine n’a que sept jours pour prouver son innocence. Sinon son sacrifice servira à calmer l’esprit Womb. L’enjeu est lancé, sept jours s’avèrent être particulièrement court, surtout quand toute une tribu souhaite, chaque jour, vous voir six pieds sous terre. Heureusement pour lui, l’homme-qui-dessine pourra compter sur un allié inattendu.
L’écriture de Benoît Séverac jouit d’une finesse et d’une profondeur saisissante. Mêlant une plume légère et enlevée le récit prend une tournure à la fois poétique et sérieuse, ce qui, dans un tel genre, s’avère être un bouleversement réjouissant. Le tissage communautaire auquel l’auteur nous confronte permet aux tribus d’avoir leurs propres règles et ainsi défier les valeurs du protagoniste, qui au fil de la lecture, se révélera plus riche et encore plus travaillé qu’aux premières lignes.
L’auteur a particulièrement été attentif à rester fidèle à l’histoire des hommes pré-historiques et aucuns anachronismes ne parasitent l’histoire. Ce qui, en soit, est un gros plus.
Une littérature douce, sensible, dans un genre encore peu exploré. Un protagoniste riche, poétique, et sensible qui accompagne parfaitement bien le récit.
Un thriller rafraîchissant, ni plus ni moins.
Éditions Syros
206 Pages
Ludo