Calvin, 6 ans et fils unique, vit avec ses parents et a pour meilleur ami un tigre en peluche, Hobbes, qui prend vit quand les autres ont le dos tourné. Principal compagnon de jeu de Calvin, c’est avec lui qu’il part à l’aventure, combat de terribles monstres, des extraterrestres et autres créatures hideuses. C’est à ses côtés qu’il explore le monde extérieur, se pose des questions existentielles, chahute… Ces deux là sont inséparables et ont le don pour s’embarquer dans des histoires rocambolesques.
Si Hobbes est plus philosophe que Calvin il n’est pas forcément plus raisonnable, il ne perd pas une occasion d’asticoter Calvin quand ce n’est pas l’inverse. Son seul principe de vie est d’éprouver le maximum de plaisir en faisant un minimum d’effort. En somme, Hobbes est un hédoniste espiègle et chahuteur qui a le sens de la répartie ; et il en faut face à Calvin qui est un gamin extrêmement inventif.
À l’école comme à la maison Calvin emprunte l’identité de Spiff le spationaute ou de monstres (affamés bien souvent) quand il s’ennuie ou qu’il se trouve dans une situation embarrassante. Être interrogé en classe, ranger sa chambre, se lever un jour d’école, manger des épinards (ou tout ce qui n’a pas l’allure d’une pizza ou d’un hamburger), prendre son bain, etc. font partis des choses qui le contrarie. Ses excuses, pourtant indiscutables et très recherchées, ne le sauvent pas toujours mais son esprit créatif ne l’abandonne jamais et il trouve toujours un moyen de transformer une corvée en jeu…
Outre son imagination débordante, Calvin est aussi crédule que précoce et se fait parfois prendre à son propre piège. Il est adorablement doué pour le sarcasme et le cynisme avec toute l’innocence propre à l’enfance bien sûr. Il ne manque pas d’évaluer la cote de son père à l’échelle de la Bourse et de lui faire part du résultat des sondages. Cote qui fluctue essentiellement en fonction des punitions et de l’argent de poche reçus, des libertés données ou reprises… Sale gosse très attachant en somme !
Strips drôles et rafraîchissants dont l’intelligence humoristique (ça existe si si !) ne nécessite aucun décryptage – allusion direct au propos de Bill Watterson : “Si des comics ont besoin d’être décortiqués et expliqués, c’est qu’ils ne fonctionnent pas vraiment“. Et bien, Calvin et Hobbes, ça fonctionne comme sur des roulettes !
Publié de 1985 à 1995 aux États-Unis, les aventures de Calvin et Hobbes s’arrêtent en 2005 pour la version française. Merci à Bill Watterson pour ces dix années de travail qu’il nous a fait partager en toute discrétion. Les génies de l’ombre sont parfois les plus brillants.
Éditions Hors Collection
24 tomes (nb. de pages variable)
trad. Laurent Duvault
Pauline