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luvan – Cru

Cru La maison d’édition associative Dystopia Workshop a pour habitude de sortir des livres qui sont non seulement particulièrement beaux, mais aussi très bien. L’occasion d’en reparler se présentera bientôt, et d’ici là, jetons un œil à leur dernier opus, un petit recueil de nouvelles entouré d’étrangeté.

La mer crisse, le vent claque et la coque frémit

Chez luvan, il y a de la glace. De la neige. Des loups, des ours. Un vampire, des êtres étranges et fantasmatiques. On passe de la Scandinavie à la jungle, de Roumanie à Paris, cerné par ce bestiaire ténébreux, dont on ne sait s’il entre dans notre réel ou si l’aliénation nous submerge peu à peu.
Nous croiserons des marins, une troupe, des musiciens, un soldat, une infirmière… Une kyrielle de personnages nimbés d’un brouillard givrant qui les mène dans les tréfonds inquiétants d’un monde qui se laisse deviner en filigrane, derrière la couche de glace. Un monde dans lequel s’agitent les monstres des contes et légendes, les peurs primales et la noirceur humaine.

Des bruits parsèment la longue plaine violette. Une plaine aux tentacules DONC bruyantes comme des sonotones. J’entends la plaine tonner comme un réverbère DONC une tension qui parcourt des fils invisibles et fait deviner l’électricité, le départ, les fourmis.”

Chez luvan, il y a des mots, choisis au cordeau. Un travail d’orfèvre sur la langue, poétique, hypnotisante, un fil qui s’insinuerait dans nos yeux jusqu’à l’âme pour nous entraîner encore plus profondément dans les histoires. luvan écrit des contes macabres et terrifiants terriblement séduisants. Elle laisse des blancs, des noirs, des creux, comme autant de ponctuations invitant le lecteur à s’y faufiler. Les histoires se terminent parfois abruptement, parfois laissées en suspens, comme l’on sent la fine plaque de glace se fissurer sous le pied, nous enveloppant du poids du gouffre en-dessous.

En fait, le garçon n’a pas les yeux dorés.
En fait, ses yeux sont rouges profonds.
En fait, ses paupières sont épaisses et cornues.
En fait, sa colonne vertébrale se termine en fourche.
En fait, il est couvert d’écailles.

Son écriture illumine la noirceur dans laquelle elle plonge ses histoires, et nous laissons la glace céder et se refermer sur nous avec délectation.

183 pages
postface de Léo Henry
Dystopia Workshop
Marcelline

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À propos Marcelline

Chroniqueuse/Co-Fondatrice

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