Bruce Machart m’avait ébloui avec son très « McCarthésien » Le sillage de l’oubli. Il révélait une qualité littéraire incroyable, du style et un univers très intéressant. Mais ne voilà-t-il pas que le bougre nous sort en guise de second livre un recueil de nouvelles…
Autant vous le dire de suite ce n’est pas du tout ma tasse de thé, les nouvelles m’ennuient neuf fois sur dix. Mis à part Thom Jones, Craig Davidson ou Donald Ray Pollock je suis rarement très satisfait par un recueil de nouvelles. Mais ça c’était avant.
Des Hommes en Devenir constitue un ensemble de dix nouvelles, qui ont été publiées précédemment dans différentes revues littéraires américaines (Descant, Five Points, Salt Hill…). Donc différentes histoires, pour différents thèmes mais un point commun pour toutes.
Point commun que l’on retrouve également dans Le sillage de l’oubli : l’absence.
A l’image d’un conducteur avançant sur l’autoroute dans son pickup, le souvenir d’un amour d’enfance dans le rétroviseur avec toute la nostalgie que peut lui incomber ce souvenir. Ou alors la quête d’identité d’un enfant partant à la rencontre de son grand-père texan afin qu’il lui en dise plus sur son père mort pendant la guerre. Et c’est cette sensation qui fait le ciment et la force « Des hommes en devenir ».
Ce qui touche avec la plume de Bruce Machart est la magie qu’il sait insuffler à ses histoires, cette « nostalgie », la beauté d’un quotidien face à la rudesse et la spontanéité de certains évènements. Comme-ci Cormac McCharty croisait la plume avec Tom Drury.
Un auteur au top qui se place comme un nouveau venu, mais qui comme Lance Weller frappe fort et va très certainement aller très loin. La littérature américaine n’a pas fini de nous surprendre.
Gallmeister
200 pages
Ted