Se réveiller, seul, isolé. Une sorte de bunker étanche et clos, avec pour seul accès un ascenseur. Découvrir six chambres, six assiettes, six couverts en plastique… Trouver des caméras et des micros. Perdre son intimité. Etre rejoint par une première personne, une petite fille, affolée, apeurée, enlevée le matin même. Puis les autres arrivent. Amicaux, arrogants, forts, vieux, faibles, jeunes, hommes, femmes… Tous différents, sans lien évident. Alors pourquoi ? Et que faire ? Attendre ? Tenter de s’échapper ? Quelle réaction adopter face à un ennemi invisible dont on ignore tout, à commencer par ses motifs ?
Ce livre commence comme un huis-clos standard où l’on découvre comment les personnages s’adaptent à leur environnement et surtout s’adaptent les uns aux autres. Les différents caractères des protagonistes sont exposés au lecteur par le biais d’un seul d’entre eux, Linus, jeune SDF en rupture avec sa famille. Celui-ci partage, à l’aide d’un journal fourni par le ravisseur, ses appréhension, ses doutes et ses ressentis vis-à-vis de sa situation. Ce biais nous laisse autant d’indices sur la situation des séquestrés qu’elle en laissera au ravisseur (Linus étant le seul à tenir un journal). Au fil des pages, la surprise quant à la situation des personnages laisse place à une interrogation : pourquoi ? Les motivations du maître des lieux nous échappent, lui laissant l’exclusivité de ses sombres desseins. Seules les réactions des personnages finissent par nous importer et de quelle façon finiront-ils par échapper à leur triste sort ?
Captifs est un livre qui fait partie de ces expériences littéraires qui marquent profondément. Empreint de noirceur et de fatalisme, on s’y laissera aller comme dans une douce mélancolie. Encore une grande réussite de la part de Super 8 !
Editions Super8
Traduction : Marie Hermet
320 pages
Jérémy
Il a l’air génial !