Après avoir signé le génial scénario des Lascars ainsi que la bd complètement barrée Monkey Bizness, POZLA revient avec Carnet de santé foireuse aux éditions Delcourt, un roman graphique plus intimiste, plus grave, traitant de sa maladie, longue et éprouvante, une maladie que l’on reconnaît depuis assez peu de temps comme étant une maladie grave et qui se répand de plus en plus parce que notre mode de vie se dégrade de plus en plus : la maladie de Crohn.
Un jour vint une crise. Très douloureuse et handicapante. Des jours sur les chiottes à chier de l’acide et ne pas voir la fin du tunnel de la douleur. Puis les crises se rapproche et l’angoisse fait son chemin. Hôpital, tests, tout ça c’est dans la tête mon petit monsieur. Jusqu’au jour où l’on découvre qu’en fait POZLA est atteint de cette maladie grave et qui a tendance a touché de plus en plus de gens : la maladie de Crohn.
Ainsi donc commence pour lui deux années de galère, de douleurs, d’angoisses terribles, intercalé d’envies de partir parce que la vie ne se résume pas à des allers-retours aux chiottes. Vint alors le Carnet de santé foireuse ! Belle somme de notes et de dessins, toutes plus drôles et touchantes les unes que les autres qui lui ont permis de résister et d’oublier la douleur persistante.
Incroyable boulot, fait sur le vif, au vent des pensées et des évolutions de cette maladie terrible, on apprend que notre cher POZLA a pris très très cher et que la maladie de Crohn, c’est franchement pas marrant ( ça, on le savait déjà ).
Carnet de santé foireuse est une véritable bouffée d’air frais à l’heure où tous les artistes veulent raconter leur expérience pas drôle d’enfant mort-né, de SIDA ou de trisomie. POZLA parle avec franchise et sans complexe d’une chose qui reste tabou : le caca. Les chiottes, les chiasses, les gazs. Des choses que l’on ne cri pas sur les toits quoi. Impossible pour lui de ne pas assumer à fond parce que ces choses là sont pour lui des conséquences d’un système immunitaire déficient et que surtout c’est incontrôlable ( et quotidien ). Et qu’est-ce que ça fait du bien ! Surtout quand c’est dit avec autant d’humour. On rit fort et grave avec POZLA, son art réside dans sa résistance à la douleur à travers son carnet.
Parce qu’au delà du simple carnet dessiné, POZLA signe une véritable œuvre au graphisme très fort, très coloré – la douleur et les crises sont souvent représentés par des dessins torturés et très colorés – qui font de ce roman graphique, à mi-chemin entre Manu Larcenet et Marc Villemin, un sacré truc que l’on est pas prêt d’oublier !
Carnet de santé foireuse est donc LE roman graphique de la rentrée ! Touchant, drôle, bourré d’anecdotes scientifiques toutes aussi intéressantes que flippantes et surtout d’une qualité graphique à vous couper le souffle tant la force – cette force inouïe quand on sait que notre vie est en suspens – irradie l’œuvre. C’est un très joli truc qui contient tout et c’est superbe !
370 pages
Gwen
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