Boo et junior sont deux acolytes videurs de boîte. Plutôt costauds et déterminés, ils se disent que vingt-cinq mille dollars pourraient bien changer la donne. Cette somme leur est offerte s’ils parviennent à retrouver Cassandra, la fille du procureur de Boston, récemment disparue. Cassandra, ce nom, c’est tout ce qu’ils ont pour débuter l’enquête. Heureusement, ils vont jouer de leur réseau afin de résoudre le mystère qui enveloppe cette disparition. Les découvertes sont pour le moins terrifiantes, dépeignant petit à petit le cadre pervers et macabre qui semble se resserrer autour de Cassandra. Et même les grands gaillards vont devoir s’accrocher pour ne pas flancher.
Ce n’était pas une question d’argent. Ce n’était pas lié à mes méthodes musclées. C’est une question d’informations. Il savait qu’il pouvait utiliser ces informations pour m’obliger à mener cette enquête. Il savait qu’il pouvait m’utiliser. Il pouvait retrouver Emily. Cette possibilité me terrifiait. Je lui en voulais d’avoir joué cette carte. Je m’en voulais de n’avoir pas été capable de lui dire de se la fourrer dans le cul.
C’est dans cette atmosphère glauque que Todd Robinson instaure avec une main de maître, l’humour noir et décalé qui ne quitte jamais la page. Le héros est hyper-attachant sous ses airs de gros ours, une armoire à glace au grand cœur, doté de muscles mais manquant parfois cruellement d’intelligence. Tendre donc, on s’y attache volontiers tout en se moquant franchement de lui.
Je ne fus pas assez rapide. Junior appliqua une décharge électrique à un homme sur qui nous avions vidé un seau d’eau. Junior lui-même était encore trempé par la pluie. J’aurais été incapable de l’expliquer scientifiquement, mais je savais que électricité + eau = mauvais.
Cassandra est un vrai plaisir de lecture, l’écriture est fluide, toujours très drôle. Todd Robinson lie avec brio la dureté du récit à l’attirance qu’on lui porte. Un mélange atypique qu’on ne se lasse pas de découvrir grâce à la collection Néonoir de Gallmeister. Laissez vous donc surprendre !
Trad. Laurent Bury
Août 2015
380 pages