Le titre est plutôt énonciateur, mais quand celui-ci est écrit par Charlotte Delbo la suite ne laisse présager rien de joyeux.
1942, Charlotte Delbo, adhérente aux Jeunesses communistes, est arrêtée,avec son mari, par les Brigades Spéciales, après s’être jointe au mouvement intellectuel clandestin, le Parti communiste Français. Après avoir séjournée au camp de Compiègne, Charlotte et 230 femmes seront déportées à Auschwitz. Le Convoi du 24 Janvier.
Aucun de nous ne reviendra est un récit, un mémorial, de ce que les déportés ont vécu pendant leur rapide passage à Auschwitz. À travers la plume de l’auteur se détache et sue une réalité face à laquelle il est impossible de ne pas être horrifié. Forte des détails sanglants et des anecdotes nocives, Charlotte Delbo évoque les souffrances subies d’une manière si intense que la lecture s’entre-coupe de petites pauses afin de s’accorder un moment de répit. La force du récit, la puissance des mots, accordés avec juste mesure, les détails volontairement narrés et les descriptions d’horreur vous feront découvrir le quotidien atroce que subissaient les détenus d’Auschwitz.
Attention toutefois, la lecture peut s’avérer très compliquée.
«La mort est marquée à la peau collée aux pommettes, à la peau collée aux orbites, à la peau collée aux maxillaires. Et nous savons qu’il ne servirait de rien à présent d’évoquer leur maison ou leur fils ou leur mère. Il est trop tard. Nous ne pouvons plus rien pour elles».
182 Pages
Les Éditions de Minuit
Ludo