Poignée de Jacky Kennedy zombifiées, wendigo première fraicheur ou encore mascotte Miam Miam sanguinaire se serent les coudes dans cet Anthologie regroupant les 10 meilleures histoires de Doggy Bags selon les lecteurs.
Préparez-vous, il y a un sacré niveau de violence graphique et physiologique entre ces pages, dont l’esprit rendant hommage aux comics d’horreur rétro satisfera les fans du genre Pulp. Les plus grandes pointures du label 619 sont au rendez-vous: Run et Neyef (Puta Madre), Singelin et Ducoudray (The Grocery), Kartinka, Mëgaboy, Hasteda… et bien d’autres encore.
Tous inspirés par la poussière du Mexique, la neige de l’Ontario et l’asphalte de Time Square, les auteurs se lâchent dans des scénarios tous plus violents et sanglants les uns que les autres, souvent marqués par une grosse dose d’ironie et de sarcasme et immanquablement animés par le talent de dessinateurs fous.
Dans cette anthologie percutante de Doggy Bags, un large spectre de thématiques est balayé au delà de ce point commun qu’ont quasi toutes ses histoires: celle de se passer aux Etats-Unis. Certaines sont en effet issues des croyances ancestrales indiennes, peuplées de monstres et de chimères bien énervés alors que d’autres font écho à des faits contemporain comme le 11 Septembre ou la guerre en Irak. Les personnages évoluent dans des univers flous et brutaux, marqués par le chagrin, la folie, la drogue, bref toutes ces joyeusetés qui sapent les points de repairs: ces destins écorchés placent le lecteur loin de la zone de son confort canapé-chausson et l’entrainent dans des chasses à l’homme endiablées.
Les cases s’enchainent avec une fusion joyeuse d’hémoglobine et de sueurs froides, tandis que les protagonistes sont placés dans des situations extrêmes faisant ressortir leurs plus profonds instincts: cela sera plutôt le courage? La peur? La folie? Une chose est sûre, ils sont tous déterminer à survivre par tous les moyens.
Les publicités mensongères illustrées par Yuck ponctuent joyeusement ce concentré de Doggy Bags, rajoutant une bonne couche de mignonnerie factice et grinçante, dans un style vignettes publicitaires à collectionner de vieux journaux rétro et brutal. A la fin de cette anthologie mordante (au premier sens du terme) on peut retrouver des planches préparatoires et des échanges exclusifs entre les auteurs pour se plonger dans la réalisation de A à Z d’une bande-dessinée au style Pulp. Ce mini-reportage est très intéressant car il démontre bien le chemin parcouru par le scénariste, le dessinateurs et l’éditeur pour parvenir à des petits bombes comme celles contenues dans ce livre.
Bref, si vous aimez le label 619, si vous n’avez pas peur du sang et des dents qui sautent, précipitez-vous sur ce morceau de choix toutes griffes dehors. Et vous pouvez même prévoir un petit sac à emporter si ça vous fait trop d’un coup.
Editions Ankama
Label 619
368 pages
Caroline