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Doggybags N°08

Pour une rentrée rock n’roll et histoire de renvoyer chez sa grand-mère la morosité pré-automnale rien de mieux qu’un nouveau tome de l’incontournable revue bd, la revue la plus remplie d’hémoglobine et de testostérone, cette bd débordant autant de génie que d’histoires totalement foutraques et borderlines. Vous l’aurez deviné Run et sa clique débarquent pour un huitième numéro ! Un tome qui est là pour tailler dans le gras et vous en foutre plein la vue !
Pari réussi ?

Tout d’abord il est important de noter l’arrivée de deux nouveaux talents au sein de l’équipe du prestigieux Label 619, à savoir Noëllie Pravia et Juliette le Hégarat. « Soledad » est la première aventure dans un numéro de Doggybags et s’attache à parler du destin d’une femme au Nicaragua, un Nicaragua rude et sépulcral habité par d’étranges créatures et de profonds crétins. Une première histoire remplie de colère et de violence mais desservie par un scénario trois étoiles et un coup de crayon d’une très grande classe.

El Diablo et Chesnot réinterprètent l’histoire du Cannibale de Milwaukee, une histoire sombre pour une équipe de flics au summum de leur bêtise. Une histoire à faire froid dans le dos, un adolescent nu, déambulant dans la rue, le derrière en sang, complètement shooté. Deux jeunes filles afro-américaines qui le trouvent et appellent la police, un homme de race blanche qui explique que c’est son petit ami et qu’ils se sont disputés. Des flics qui décident de croire l’homme blanc plutôt que les deux adolescentes. Un final à vous glacer le sang. « True story related ! »

Et pour conclure cette trilogie le retour de Bablet ( Adrastée, La belle mort) et Garnier pour une histoire qui termine ce numéro en apothéose. Kowloon, quartier à la population la plus dense au km² dans le monde entier. Une histoire qui se centre sur un postier travaillant dans ce quartier, une rumeur persistante de disparitions, des accusations par les habitants plus que persistantes envers un boucher des bas-fonds. Un boucher qui n’est autre que l’ami d’enfance du postier. Encore une fois une histoire glauque à souhait pour un coup de crayon classieux et puissant.

Ce nouveau tome de Doggybags enfonce le clou et continue de prouver que cette revue a définitivement quelque chose d’indispensable dans le paysage bd français. Des auteurs toujours aussi inventifs, toujours plus badass et faisant souvent éclater les barrières et le sens du convenu. Un nouveau numéro indispensable pour tous les amateurs de bd et de sensations fortes.

db8 couvAnkama,
Label 619,
Ted.

À propos Ted

Fondateur, Chroniqueur

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