« Jim Larson et moi avons mis au point un spectacle comique dans les années soixante. Autrefois, nous passion dans de petits clubs et à la télévision, mais ces dernières années nous tournons un film chaque été et jouons un mois au Golconda à Las Vegas. »
David Ogilvie et Jim Larson sont des amis de longue date, duo comique qui n’est pas sans rappeler Dean Martin & Jerry Lewis. Une fois par an, l’été, David Ogilvie monte dans sa voiture et descend de sa montagne pour rejoindre son compère le temps d’un tournage de film et d’assurer quelques spectacles à Las Vegas. Mais chaque été c’est aussi le temps des excès qu’offre le showbiz : les soirées, l’alcool, la drogue, les filles… Tout un univers qu’aiment fréquenter le discret David Ogilvie et Jim Larson le bourreau des cœurs.
« Quand le moment est bon, il est bon et vous le sentez dans l’air les corps se frôlent, les étincelles jaillissent et l’ozone explose ; elle ne peut pas détacher les yeux de vous, vous ne pouvez pas détacher les vôtres d’elle et personne n’a besoin de parler. »
Deux Comédiens est une histoire mais pas un roman classique, nous assistons plus à une tranche de vie qu’à une histoire conventionnelle avec son intrigue, ses rebondissements et son dénouement. Le texte de Don Carpenter tout comme « La Promo 49 » ou « Strass et Paillettes : souvenir » s’attache aux détails, aux ambiances et aux ressentis. La narration de Don Carpenter qui est volontairement minimaliste en descriptions et gourmande en dialogues et mises en ambiance a cette même fougue que pouvait proposer un John Fante ou même un Donald Westlake. Son texte swingue du début à la fin et le rythme (endiablé) colle parfaitement.
Don Carpenter est un écrivain qui met du cœur et des larmes dans ses romans. Jim et David sont touchants, drôles et un petit peu agaçants par moments. L’univers « Pop » d’un Hollywood sixties/ seventies est parfaitement retranscrit et l’on ressent de la part de l’auteur un certain attachement à cette époque.
Nostalgique, drôle et beau « Deux comédiens » confirme tout le bien que je pense de Don Carpenter. Cambourakis a eu le nez fin en décidant de sortir de l’ombre cet auteur prestigieux.
Ted.