En 1945, Willard Russel revient à Knockemstiff après avoir fait la guerre. Sur le chemin du retour, il rencontre celle qui deviendra sa future femme, pour le meilleur et surtout pour le pire. Dans la petite ville passent peu de temps après Theodore et Roy, deux prédicateurs se pensant investis de pouvoirs divins.
L’histoire est mal-aisée à résumer et je ne permettrai pas d’aller plus loin. Formidable patchwork de destins, tous marqués par la fatalité, ce livre nous dépeint l’envers de l’Amérique victorieuse des années 50. Une Amérique rurale crasse, moche et intransigeante envers ses habitants. Alors oui, le panorama de base est dur, mais la prose de Pollock sublime tout ce qu’elle touche ! Dans les moments les plus violents apparaît toujours une note de beauté. Et c’est cette sublimation verbale de chaque instant qui permet de mieux accepter les événements quasi-insoutenables qui jalonnent le parcours des protagonistes.
Le diable, tout le temps nous montre toute la noirceur de l’être humain, qu’elle soit réfléchie ou plus maladroite. L’auteur y dénonce plus la nature profonde de l’homme que son milieu, tous ses protagonistes provenant de la même petite bourgade (ville de naissance de l’auteur lui-même).
Alors n’hésitez pas à plonger vous aussi dans ce livre, odyssée noire et sanglante à travers un pays malade.
369 pages
Éditions Albin Michel
Jérémy