Comment peut-on aborder la Première Guerre Mondiale avec un regard nouveau ? Comment peut-on apporter du neuf parmi tout ce qui a été dit sans être redondant ? Comment condenser en peu de pages un évènement qui nécessite généralement l’écriture de pavés richement détaillés ?
La bataille d’Occident d’Eric Vuillard est une potentielle réponse à toutes ces questions. Dans un texte court agrémenté de quelques photos pour illustrer ses propos, Vuillard parle de cette grande guerre, de ses origines, des ses enjeux, ses stratégies et ses attentes. Délaissant un peu le facteur humain et s’attachant plus volontairement à certains éléments clés, l’auteur s’intéresse un peu plus au décisionnaire et à l’économie de la guerre, à la course à l’armement et aux alliances passées et/ou brisées.
Cet essai n’est pas qu’ un essai mais aussi un roman, outre les faits historiques relatés et l’analyse très fine d’Eric Vuillard, le style de l’auteur apporte un côté inédit à cette histoire. Le beau et le poétique croisent le moins beau et l’horrible.
Une manière inédite et un œil neuf pour revisiter cette grande guerre, un auteur à la plume fine et ciselée qui tranche dans le gras pour faire exploser l’essentiel. La bataille d’occident est une sublime et ironique analyse, un roman pluraliste historique, une fable contemporaine ou encore un essai sur les stratégies et enjeux de la guerre.
« Cette fois, ça y est, les ombrelles se ferment, on déserte les cabarets. Le printemps a montré ses feuilles vert tendre, elles sont devenues plus larges, plus denses, et le contexte politique s’est gâtés. Les uhlans dorment sur leur lance, les grenadiers somnolents dans la poudre, soudain un coup de clairon les réveille. Il faut y aller. »
Babel
185 pages
Ted